UNE LONGUE QUÊTE FILIALE

RENCONTRER MON PÈRE, d’Alassane Diago – 1h50

Documentaire

Sortie : mercredi 20 février 2019

Mon avis : 1 sur 5

Le pitch ?

Aujourd’hui je suis devenu un homme, comme mon père. Alors je décide d’aller à sa rencontre pour savoir ce qui le retient à l’étranger depuis plus de vingt ans, sans donner de nouvelles, sans revenir, sans subvenir aux besoins de ses enfants ni de sa femme.

Et alors ?

Un jour, le père d’Alassane Diago a émigré au Gabon, sans donner de nouvelles. Sa mère l’a élevé, seule, avec sœur, sans revenus. A 9 ans, il eu la chance de rencontrer une réalisatrice française, Chantal Richard (Lili et le baobab notamment en 2004) et son amie Myriam Léotard qui travaillait à la télévision. Il raconte : « C’était la première fois que je côtoyais des blancs et j’étais très curieux d’échanger avec elles malgré mon niveau limité de la langue française. Nous nous sommes beaucoup vus pendant leur séjour et elles se sont prises d’affection pour moi. Elles ont été sensibles à ma situation et lorsqu’elles sont reparties en France nous avons commencé à correspondre. Elles ont en quelque sorte pris la place de mon père et assumé mes frais de scolarité jusqu’à l’université. Je leur dois énormément. L’idée de faire du cinéma est liée à Chantal. »
Lui communiquant sa passion des images, la cinéaste a poussé ce lycéen, né en 1985 à Agnam Lidoubé, un village peul situé au nord-est du Sénégal, à en faire son métier.
Après Les Larmes de l’émigration,  son premier documentaire remarqué et primé dans plusieurs festivals, il signe ici un opus très personnel en repartant, seul, sur les traces de son père.

Bande annonce : Rencontrer mon père

Le temps d’un séjour dans cette maison d’un père qu’il n’a jamais connu, Alassane Diago tente de briser le silence et de faire parler celui qui l’a abandonné. « On ne se connaît pas et la caméra, par sa présence, forçait la parole, amenait au dialogue. J’ai conscience que la caméra est une arme. Quand j’interroge mon père sur des sujets graves, je me réfugie derrière elle pour oublier ma position de fils. Ma caméra, elle, est intransigeante, elle ne lâche rien quand moi, je peux faiblir. C’est un guide et un compagnon » dit le cinéaste. De même, il tente d’établir un dialogue avec les enfants que le père a eus de sa nouvelle compagne.

Documentaire de l’intime, filmé avec une économie de moyens – le cinéaste  assure en solo la prise de vue et de sons-  nous plonge au cœur d’une blessure familiale. Pour autant, on peut se demander si le format cinématographique à un opus qui semble plus destiné à un format documentaire à la télévision.

Par ailleurs, si le poids des silences du père en dit long sur les difficultés de communiquer entre un homme et son fils, le propos manque vraiment de nerfs et le documentaire aurait pu être nettement resserré sans gêner la compréhension du propos. Touchant sûrement, ce doc est quand même très, très long.

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