LES SAISONS DE L’AMOUR

L’AMOUR DEBOUT, de Michaël Dacheux – 1h23

Avec Paul Delbreil, Adèle Csech, Samuel Fasse, Pascal Cervo, Françoise Lebrun

Sortie : mercredi 30 janvier 2019

Mon avis : 2 sur 5

Le pitch ?

Martin, dans un dernier espoir, vient retrouver Léa à Paris. Ils ont tous deux 25 ans et ont vécu ensemble leur première histoire d’amour. Désormais, chacun s’emploie, vaille que vaille, à construire sa vie d’adulte.

Et alors ?

En lorgnant vers le cinéma d’un Rohmer, avec Paris en toile de fond et des partitions de Ravel et Schumann, Michaël Dacheux raconte des destins amoureux croisés en suivant le rythme des saisons. Avec le personnage de Martin, étudiant en cinéma qui vient de Toulouse pour « récupérer » Léa, il joue sur une espèce de double, mais il souligne : « On est dans un écart, une distance. Toutefois, je parle de ce que je connais. Je suis né et j’ai grandi en province et Paris était loin. Je viens des Landes et mon précédent court-métrage Sur le départ parle frontalement de cette question de rester ou partir. Par ailleurs, je trouvais intéressant de filmer la réalité d’un jeune intervenant qui anime des ateliers cinéma : voilà qui n’a apparemment aucun exotisme mais qui documente une réalité sociale peu montrée. »

Avec son sourire mélancolique, Adèle Csech apporte un charme certain au personnage de cette jeune fille qui fuit l’amour passion par peur de trop souffrir même si elle est prête à plein de facéties pour suivre ce compositeur, qui le double de son âge, et vit sur un bateau amarré au port de la Bastille. Cela donne quelques belles séquences nostalgiques sur les canaux.

Par la présence de Françoise Lebrun et de Pascal Cervo, les deux vrais acteurs professionnels de la distribution, par des références directes au cinéma de Jean Eustache, Michaël Dacheux se place ouvertement dans la lignée du « cinéma français des années 1960 à 1980 » et il se dégage de ce film sur les saisons de l’amour une certaine poésie du quotidien.

Là où le film peut dérouter et décevoir, c’est dans son côté languissant, un peu mou parfois, même s’il y a des moments de vrais grâces comme le concert du requiem du musicien. Il y a enfin quelques comédiens qui ne sont pas assez dirigés comme la jeune fille qui joue la colocataire de Léa, mais toujours sur un ton trop plaqué et qui ne s’intègre pas vraiment dans le récit.

Un film sympathique mais qui manque de peps même s’il parvient à montrer la douce dérive des sentiments amoureux.

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