ERIC CLAPTON- LIFE IN 12 BARS, de Lili Fini Zanuck – 2h14
Documentaire musical
Sortie : mercredi 23 janvier 2019
Mon avis : 4 sur 5
Le pitch ?
Pour des millions de gens, Eric Clapton est une légende vivante du blues et du rock. Véritable icône, il a traversé les décennies, connaissant gloire et successions d’épreuves. Malgré sa pudeur, il nous livre pour la première fois l’ensemble de sa vie y compris ses drames les plus intimes. Mêlant archives personnelles, performances rares et témoignages inédits (B.B. King, George Harrison, Pattie Boyd, Bob Dylan, Steve Winwood…), ce documentaire retrace la destinée emblématique de celui que l’on appelle «GOD»…
Ce qui touche dans le film ?
Indéniablement, la franchise d’Eric Clapton nous émeut tant Lili Fini Zanuck (productrice de Miss Daisy et son chauffeur entre autres) a pu fouiller dans toutes les zones d’ombre de son passé pour
tracer de ce « guitar héro » un portrait sensible et attachant.
Il y a d’abord la blessure profonde de l’enfance d’un gamin qui a été élevé par une jeune grand-mère qui lui a caché le départ de sa fille, sa vraie maman avec laquelle il ne renouera jamais vraiment les liens. Faut-il voir dans cet abandon les racines du blues profond qui va marquer toute la vie du musicien ? Laissons l’étude plus poussée à un psy.
Une chose est sûre : Eric Clapton a brûlé sa vie par les deux bouts – addiction, drogue en tout genre – depuis ses débuts dans le légendaire groupe Cream, célèbre pour ses longs morceaux où les trois musiciens étaient capables de longues improvisations et dont la musique était un mélange de blues, de rock et de psychédélisme. En avril 2006, revenant sur la vie du groupe qui vendit quelques 35 millions de disques, Clapton déclara : « Le truc avec ce groupe, c’était de tout faire dans la limite du possible… c’était une expérience. »Nourri d’archives inédites – certains films de son enfance, ou des vidéos de famille notamment- ce documentaire montre à quel point le blues cher à Eric Clapton (le titre du doc évoque une mesure
spécifique de cette musique) a imprégné la sono mondiale. Ami de George Harrison, dont il essaiera de « piquer » l’épouse (ci-contre); proche d’un Jimi Hendrix – l’annonce de sa disparition le laissera anéanti – ayant joué aussi bien avec les Beatles que Bob Dylan et, bien sûr, B.B King, qui lui rend un vibrant hommage à la fin du doc (qui s’ouvre par un hommage du guitariste à son aîné), Clapton a exploré bien des chemins musicaux. Pudique, on sent qu’il a plus souvent « parlé » avec son instrument qu’en prenant la parole comme le rapporte une de ses compagnes qui raconte comment il répondait souvent à ses questions par un rif de guitare…
Riche, passionnant et émouvant, ce doc montre comment Clapton a trouvé, l’âge venant, une certaine sérénité et s’est engagé contre les addictions de toutes sortes en ouvrant le centre d’Antigua dans les Barbades. Être un des plus grands guitaristes du moment n’empêche nullement d’avoir du cœur…
