DES FILMS PLUS VITE SUR TOUS LES ÉCRANS

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L’accord s’est fait au forceps entre les professionnels des médias, mais un nouveau document sur la « chronologie des médias » a vu le jour. Ce que ça change pour le consommateur… et le cinéma.

Des mois de négociations ont été nécessaires, et quelques crises,  pour permettre aux professionnels de l’audiovisuel, du cinéma et les pouvoirs publics de s’entendre sur une nouvelle  « chronologie des médias », autrement dit les règles qui organisent l’exploitation des films après leur sortie en salles. Un protocole signé à la fin de la semaine dernière au ministère de la Culture, sous le patronage de Franck Riester.

Le deal ? On observe à compter de la fin de ce mois de décembre un raccourcissement de la la plupart des délais de diffusion des longs métrages après leur sortie en salles. Ainsi, Canal + peut diffuser plus tôt sur son antenne les films  : 8 mois pour les longs métrages ayant fait plus de 100.000 entrées lors de leurs quatre premières semaines en salles, et 6 mois pour les autres. Avec le précédent accord remontant à 2009, il était respectivement de 12 et 10 mois. Figure centrale du financement du secteur, Canal + a au final obtenu que son investissement dans le cinéma européen soit plafonné à 180 millions d’euros.

Une bonne affaire pour les spectateurs qui ne sont pas encore allés voir deux des grands succès français de l’année : Le Grand Bain et, récemment, Astérix – Le Secret de la potion magique, du tandem Louis Clichy et Alexandre Astier.Pour les autres chaînes payantes, ce délai de diffusion va passer de 22 à 17 mois – avec 15 mois en dessous de 100 000 entrées – et de 28 à 22 mois pour les chaînes gratuites, du type de TF1, France 2 ou M6 (ce sera30 mois en dessous de 100 000 entrées).

Quant aux plateformes de SVOD (la vidéo à la demande), l’accord fait dans le détail selon qu’elles sont « bonnes » ou « mauvaises » élèves, ce qui signifie qu’elles s’engagent à investir dans la production de cinéma. Les « vertueuses » pourront ainsi diffuser les films à compter de 17 mois après leur sortie en salles au lieu des 36 mois actuels. En ce qui concerne le principal trublion du PAF, Netflix, pour l’instant considérée comme « mauvaise élève », la plateforme devra toujours attendre 36 mois avant d’exploiter un film.

« Ce nouvel accord prend en compte l’évolution des usages, la multiplication des écrans et les nouvelles attentes du public, particulièrement des jeunes » a souligné Frédérique Bredin (ci-dessus à la droite de Franck Riester, le ministre de la Culture) , la présidente du Centre national du cinéma et de l’image animé (CNC). Avant d’ajouter : « C’est une modernisation indispensable dans un secteur en pleine transformation ! »

On saura dans quelques mois si l’accord lutte efficacement contre le piratage et a eu un effet escompté sur la production cinématographique.

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