MIA ET LE LION BLANC, de Gilles de Maistre – 1h38
Avec Daniah De Villiers, Mélanie Laurent, Langley Kirkwood
Sortie : mercredi 26 décembre 2018
Mon avis : 3 sur 5
Mia a 11 ans quand elle noue une relation hors du commun avec Charlie, un lionceau blanc né dans la ferme d’élevage de félins de ses parents en Afrique du Sud. Pendant trois ans, ils vont grandir ensemble et vivre une amitié fusionnelle. Quand Mia atteint l’âge de 14 ans et que Charlie est devenu un magnifique lion adulte, elle découvre l’insoutenable vérité : son père a décidé de le vendre à des chasseurs de trophées. Désespérée, Mia n’a pas d’autre choix que de fuir avec Charlie pour le sauver.
Une aventure familiale. Même si cette partie du film est assez conventionnelle – le père aventurier, la mère qui suit par amour et l’adolescente rebelle avec un frère un peu refermé sur lui-même – Mia et le lion blanc est un parfait récit optimiste qui remet la famille au cœur du scénario. Ainsi si Mia fugue pour retrouver Charlie, si elle vole la voiture de son père pour le conduire dans une réserve où il échappera au tueur, on sait bien dès le début que tout finira bien, malgré des incidents de parcours.
Indéniablement, Daniah De Villiers meut du cœur à l’ouvrage pour incarner cette adolescente courageuse et volontaire. Mélanie Laurent et Langley Kirkwood forment un couple de parents sympathique et branchés qui font tout pour assurer le bonheur de leur progéniture même s’ils connaissent de vrais soucis financiers pour gérer un tel parc à animaux sauvages.
Un plaidoyer pour la défense des animaux. Le scénario a été inspiré à Gilles de Maistre par une série documentaire qu’il avait naguère tournée pour le petit écran et où il avait filmé des enfants du monde entier qui entretenaient une relation forte avec des animaux sauvages. Il raconte : « Je suis notamment allé en Afrique du Sud où j’ai filmé un enfant dont les parents avaient un élevage de lions. Ils élevaient des lions pour des raisons de conservation, soi-disant : pour les vendre aux
zoos, aux parcs, pour célébrer la beauté du roi des animaux, ou même pour les relâcher dans la nature. Et cet enfant de 10 ans était complètement amoureux des lions. Après le tournage, quand j’ai quitté la ferme, j’ai appris que cet endroit vendait des lions pour la chasse. La chasse en enclos. Les gens venaient des quatre coins de la planète pour tuer des lions, mais aussi des rhinocéros, des éléphants, des girafes… C’est dingue, mais légal là-bas. Ça m’a choqué que l’on m’ait menti, mais surtout que cette famille mente à leur jeune fils : que se passera-t-il le jour où il découvrira que ses parents lui ont menti ? » Cela donne sans doute la partie la plus forte du film, celle qui dénonce ces marchands de mort pour des richissimes européens qui tuent des animaux sauvages pour flatter un égo névrosé. Notamment dans la séquence où une riche
américaine botoxée tue un lion drogué en tirant à l’arc, avec un râle de jouissance.
Un lion acteur. La manière dont le cinéaste tourne avec les animaux sauvages est bluffante, notamment avec cet extraordinaire lion blanc. Le résultat d’une technique d’imprégnation comme l’explique le cinéaste : « Pour ce qui est des animaux, on a adopté une méthodologie totalement à l’opposé de ce que l’on a l’habitude de faire au cinéma, en prenant le lion comme un acteur et non comme un animal qu’on dresse. On a créé une relation avec lui, depuis sa naissance. Bien sûr, l’équipe était plus lointaine et à la fin du tournage, elle était confinée dans des cages, mais tout de même, l’animal était habitué aux caméras, aux micros, etc… Les jeunes acteurs, eux, ont vécu avec les lions quotidiennement. » Avec l’animal, Thor, Gilles de Maistre est ainsi parvenu à le faire jouer comme un comédien ou presque. « Quand on refaisait certaines prises, il était capable de refaire la même chose, comme un acteur. »
Plaidoyer pour la défense des animaux africains, hymne à une nature sauvage et préservé, ce film est la distraction idéale pour un Noël en famille. Rien de détonnant sous le soleil mais une jolie histoire.



