LA VIE COMME ELLE VIENT, de Gustavo Pizzi – 1h38
Avec Karine Teles, Otávio Müller, Adriana Esteves
Sortie : mercredi 26 décembre 2018
Mon avis : 3 sur 5
Le pitch ?
Irène, mère de famille brésilienne, a des journées bien remplies. Entre quatre garçons, un mari rêveur, une sœur au bord de la crise de nerfs et une maison qui prend l’eau, elle tâche de tout orchestrer. Quand son aîné de 17 ans, recruté par une équipe de hand-ball, annonce son départ pour l’Europe, Irène est prise de court : saura-t-elle, avec son optimisme bienveillant, inventer un nouveau quotidien pour sa tribu ?
Le portrait d’une femme qui doute. Écrivant le scénario avec son actrice principale et ex-femme, Karine Teles, La vie comme elle vient, Gustavo Pizzi a glissé des souvenirs personnels dans cette histoire qui n’est pas pour autant autobiographique. Mais, avec le portrait de cette mère aimante,
et un peu étouffante aussi, le cinéaste raconte une « histoire universelle« . Celle de parents confrontés au départ de leurs enfants quand le moment est venu de mener sa vie en solitaire. Il souligne : « Certains se reconnaîtront dans le fils, d’autres dans la mère. Karine et moi avons toujours été très indépendants, et aujourd’hui nous avons des jumeaux ! Nos parents sont venus nous aider à Rio, nous leur avons parlé de notre projet de film. J’ai dit à mes parents : « Je me rends compte aujourd’hui à quel point cela a pu être dure quand je suis parti. » Ils ne m’ont rien répondu mais leurs yeux m’ont dit tout ce que j’avais besoin d’entendre. Après cela, je savais qu’il me fallait raconter cette histoire. »
Une actrice en mouvement. En optant pour une caméra mobile en diable, Gustavo Pizzi capte le quotidien d’une famille en perpétuel mouvement, comme l’atteste la séquence d’ouverture à la plage. Une famille tonique en diable même si leur univers est loin d’être rose : une maison délabrée, un père en mal de travail et qui rêve de rebondir… Les seuls moments où le clan se met en mode « pause » c’est quand il se retrouve à la mer.
Karine Teles apporte toute son énergie au personnage central de la mère qui peut passer d’une excitation totale à un grand abattement. À cet égard, la séquence finale du du défilé des fanfares résume la personnalité d’une mère qui a du mal à vieillir en voyant ses enfants passer à l’âge adulte. Commentaires du cinéaste : « Elle improvise une soirée pour ses enfants au milieu de la nuit ! Elle n’est pas folle – elle ne sait tout simplement pas comment gérer ce qui arrive, elle souffre. »
Tranche de vie familiale touchante, le film de Gustavo Pizzi offre une petite musique personnelle et tonique, évoquant, en marge du récit principal, le fléau des violence conjugales à travers le personnage discret de la sœur de Irène.

