PACHAMAMA, de Juan Antin – 1h12
Film d’animation avec Andrea Santamaria, India Coenen
Sortie : mercredi 12 décembre 2018
Mon avis : 3 sur 5
Le pitch ?
Tepulpaï et Naïra, deux petits indiens de la Cordillère des Andes, partent à la poursuite de la Pachamama, totem protecteur de leur village, confisqué par les Incas. Leur quête les mènera jusqu’à Cuzco, capitale royale assiégée par les conquistadors.
En rendant un hommage à la civilisation précolombienne dans cette histoire qui évoque la résistance des indiens face aux conquistadors venus piller le pays à la recherche de son or, Juan Antin signe aussi un conte écologique, en évoquant l’harmonie de la vie de ces habitants qui tentent de vivre en symbiose avec la nature.
Une histoire toute symbolique dans la situation de crise que connaît aujourd’hui la planète. « Son mode de vie reposait sur un cercle vertueux qui pouvait durer éternellement, contrairement à aujourd’hui où on s’évertue à épuiser les ressources de la terre. Mon attachement à l’écologie est inscrit dans la culture des peuples amérindiens. Pour eux, il n’y avait pas de séparation entre les êtres et le monde : c’était un tout« , souligne Juan Antin.
Pour ce deuxième long métrage, Juan d’Antin – fondateur avec le producteur français Olivier de Bonnes du studio d’animation Ayllu Animaciones – a fait appel à Maria Hellemeyer pour concevoir un univers visuel propice à de telles aventures et qui restitue l’univers précolombien en s’inspirant des de céramiques et de poteries retrouvées dans le Nord de l’Argentine. Elle raconte : « Les dessins ornementaux de ces poteries sont devenus la principale source d’inspiration pour l’univers des villageois, et pour les formes de leurs visages. Puis, en voyageant au Pérou, l’architecture locale, les textiles aux couleurs vives et leurs motifs m’ont fortement influencé. Mais c’est surtout l’architecture de la ville de Cuzco qui m’a le plus impressionnée. J’ai beaucoup utilisé les motifs de tissus dans les formes des paysages et les designs de la végétation. »
Vif et coloré, avec des moments de belles poésies – comme les séquences de vol avec le condor – Pachamama ne peut que séduire par le raffinement de son animation et par la beauté des
couleurs des paysages inspirés de ceux de l’Argentine et du Pérou. Il peut aussi dérouter par la volonté de prendre son temps, contrairement à bien des films d’animation qui misent sur la vitesse et un montage très rythmé.
Le plus étonnant enfin dans cet opus, c’est la musique originale de Pierre Hamon, spécialiste des musiques anciennes et médiévales (il est un collaborateur fidèle de Jordi Savall, et qui a fait tout un travail de recherche pour créer un univers sonore original. « Beaucoup de sons de vent ont été réalisés avec des instruments précolombiens, et une partie des chants des oiseaux ont été produits avec des vases siffleurs » souligne le musicien qui a aussi consulté des musiciens chamanes pour appréhender ces instruments précolombiens.
Avec Pachamama, petits et grands pourront donc découvrir une histoire originale en forme de quête d’une nouvelle harmonie terrestre.


