GILLES LELLOUCHE SUR TOUS LES FRONTS

Faisant un tabac avec son premier film Le Grand bain, Gilles Lellouche revient là où personne de l’attendait. Il campe un père d’accueil dans Pupille, de Jeanne Herry qui évoque le parcours d’adoption à travers les premiers mois d’un bébé né sous X. Sur les écrans le 5 décembre.

Pupille, c’est l’histoire de Théo, abandonné à l’hôpital par sa mère venue accoucher sous X. Dès cet instant, les assistances sociales font tous les efforts du monde pour lui trouver les meilleurs parents adoptifs possible. Un sujet inspiré à Jeanne Herry par l’histoire d’une amie qui a, elle-même, adopté un enfant, ce qui lui a donné envie d’enquêter sur le sujet avant d’écrire un scénario.

Elle raconte : « Je suis partie dans le Finistère où j’avais un contact. J’y suis allée plusieurs fois et j’ai compris que la tâche de ces travailleurs sociaux était de trouver des parents pour un bébé, pas de trouver un enfant pour des parents en manque : ce fut une révélation. J’ai trouvé des dispositifs de fiction intéressants dans la matière documentaire. Ces séquences de face-à-face, le fait de parler sans arrêt au bébé, car Françoise Dolto est passée par là, tout ce que je découvrais représentait de futures pépites de mise en scène ».

Si elle retrouve devant la caméra une actrice qui est un peu son « double idéal » – Sandrine Kiberlain – Jeanne Herry a créé la surprise en choisissant pour le rôle du travailleur social recueillant ce nouveau né, Gilles Lellouche, plus habitué des personnages à la virilité affirmée. Ce qui a ravi le comédien qui souligne : « Ce qui me désole c’est lorsqu’on me voit comme un macho ou même un « hétéro-beauf », comme j’ai pu le lire il y a quelques années. Mon personnage dans Pupille était écrit avec une telle bienveillance que je me suis glissé dans un bloc de tendresse et de délicatesse qui ne va pas sans angoisse, sans doute ».

Jeanne Herry voulait justement détourner l’image publique du comédien en faisant ce choix : « Un homme un peu viril, qui a incarné une masculinité crâne au cinéma, c’était l’assurance d’un étonnement pour moi et le spectateur, d’une image forte ». Derrière la belle histoire de famille, Jeann Herry montre enfin comment les travailleurs sociaux se dévouent corps et âme à leur tâche. Histoire de dire aussi qu’il faudrait faire attention à cet univers peu médiatisé et qui souffre…

En tout cas, pour Gilles Lellouche – qui réussit son hiver avec 4 millions de spectateurs déjà pour Le Grand bain, son premier film, un joli succès public – Pupille est l’occasion de montrer une autre facette de son talent. À 46 ans, le comédien n’est pas, loin de là, que le mec brut de décoffrage qui fut longtemps sa marque de fabrique au cinéma.

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