Sa disparition au cœur des manifestations des gilets jaunes passera sans doute un peu inaperçue. C’est dommage car Maria Pacôme, qui vient de mourir à 94 ans, a marqué la scène comme l’écran. Retour une une belle carrière.
Ses exubérances avaient été une marque de fabrique et son franc parler avait marqué le théâtre de boulevard. Maria Pacôme est une actrice qui, des années 60 aux années 2 000, a donné de la voix dans bien des registres avec un bonheur égal. À partir des années 70, elle avait, comprenant que l’on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même, écrit également des pièces avec notamment Apprends-moi, Céline ! Un joli parcours pour celle qui avait, jusqu’à ses 18 ans, été vendeuse dans un magasin de chaussures !
Le Tracassin (1961)
Le Distrait (1970)
C’est au cours Simon, où elle avait croisé Michèle Morgan et Daniele Delorme, que l’apprentie comédienne avait fait ses gammes. Simon lui avait dit sans ambages : « T’as pas une tête géniale, mais je te garde, sans payer. » Mariée à Maurice Ronet, elle avait eu avec lui un garçon, François, né en 1965. Pour ne pas faire d’ombre à son mari, elle avait mis un temps sa carrière entre parenthèses.Mais, l’appel du métier l’avait finalement fait sortir de cette réserve. Sur le petit écran, Maria
Pacôme avait notamment été un des figures de l’émission Au théâtre ce soir. Au théâtre justement, elle avait pourtant commencé à être connue en 1958, avec Oscar (joué avec Jean-Paul Belmondo et Pierre Mondy.), une pièce qu’elle reprendra au cinéma, avec Louis de Funès.
En 2007, elle avait publié ses mémoires sous le titre Maria sans Pacôme. Elle n’avait jamais vraiment pris sa retraite et, en 2011, elle prêtait sa si reconnaissable voix à la grand mère de Titeuf dans le dessin animé adapté de la BD de Zep.
Maria Pacôme avait été nommé pour le César du meilleur second rôle féminin pour le film La Crise, de Coline Serreau et elle fut également nommée en 2003 au Molière du One Man Show pour son Éloge de ma paresse. Un comble pour une actrice qui a joué longtemps et beaucoup…
La Crise (1992)
