En adaptant une série britannique des années 80 dans Les Veuves, sur les écrans le 28 novembre, Steve Mc Queen change de registre avec l’auteure Gillian Flynn qui a imaginé un film de casse.

Avec Les Veuves, on est loin de 12 Years a Slave, sorti en 2013 : Steve Mc Queen signe ici une histoire d’un braquage. L’histoire ? Nous sommes à Chicago, de nos jours. Quatre femmes qui ne se connaissent pas sont veuves :  leurs maris viennent de mourir lors d’un braquage qui a mal tourné, les laissant avec une lourde dette à rembourser. Elles n’ont rien en commun mais décident d’unir leurs forces pour terminer ce que leurs époux avaient commencé… en faisant montre d’un courage certain.

Quand il avait 13 ans, Steve Mc Queen avait été frappé par la série télévisée britannique signée Lynda La Plante et qui était aussi la scénariste de programmes policiers comme Suspect numéro 1 ou encore Scotland Yard. Il raconte : : « L’émission m’a immédiatement transporté dans l’univers du crime, où les gens les plus vulnérables et sous-estimés étaient des femmes. Jugées incapables, seule leur apparence comptait. Cependant, elles étaient si déterminées à prendre leur destin en main qu’elles parvenaient à affronter l’adversité et à trouver en elles des forces insoupçonnées. À cette période de ma vie, je me sentais très proche de ce qu’elles enduraient car j’avais le sentiment qu’on portait le même regard sur moi ». Pour passer du petit au grand écran, le cinéaste a fait un saut dans le temps et situé l’action du Londres des années 80 au Chicago moderne qui permettait d’actualiser l’histoire. « Les réseaux politiques, raciaux, religieux, le maintien de l’ordre et la criminalité, sont autant de domaines qui s’enchevêtrent et interagissent » souligne t-il.

La force de ce clan repose sur le fait que  chacune d’entre elles vient d’un milieu différent. C’est ce qui a intéressé la romancière et scénariste Gillian Flynn :  « Je tenais à montrer que si ces femmes se rapprochent, ce n’est pas parce que l’une d’entre elles est cambrioleuse de bijoux et l’autre experte en coffres-forts, ou autres aptitudes de ce genre, mais simplement parce qu’elles se retrouvent connectées les unes aux autres à travers leurs maris ».

Pour porter son récit, il a fait appel à un casting solide : Viola Davis, Michelle Rodriguez ou encore Elizabeth Debicki sont de la partie. Avec certains duos symboliques : ainsi le personnage campée par Viola Davis est en couple avec un homme joué par Liam Neeson. Pour l’actrice, il était important de montrer un couple interracial sur grand écran à notre époque. Elle dit : « Je sais que certains lèveront les yeux au ciel, mais je crois que cela mérite d’être souligné malgré tout ; mais voit-on souvent une femme comme moi avec un homme comme Liam Neeson, jouer les amoureux, ensemble, s’embrassant comme mari et femme ? « 

Film d’action et de braquage, Les Veuves est aussi un opus qui glisse certains messages au détour d’une séquence remuante…

Un chef connu à la partition

Compositeur reconnu – on lui doit la trilogie The Dark Knight, Gladiator ou encore Inception) Hans Zimmer a signé la musique originale du film. C’est sa deuxième collaboration avec Steve McQueen après 12 Years a Slave. Alternant les mélodies lyriques avec toute la palette d’un grand orchestre comme dans My Son et des plages plus musclées telles Race against time, cette musique originale offre quelques chansons connues : Wild is the wind, de Nina Simone ou encore The Big Unknown, de Sade. Sans oublier Dice Game, de The Cool Kids. Le compositeur a notamment reçu, en 1995, l’Oscar, le Golden Globe et le Grammy Awards de la meilleure musique de film  pour Le Roi lion.

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