MORT D’UN MONSTRE SACRÉ

Il avait fait scandale avec son Dernier Tango à Paris, marqué les grosses productions avec Le Dernier Empereur. Le réalisateur italien Bernardo Bertolucci vient de mourir à 77 ans.

Il était considéré comme l’un des derniers géants du cinéma et  avait remporté l’Oscar du meilleur réalisateur en 1988 pour Le Dernier Empereur. Cinéaste inspiré, Bernardo Bertolucci est l’auteur d’une œuvre riche de dix-huit  films qui court sur une période allant de 1962 à 2012. Face à ses confrères italiens, le cinéaste avait une particularité : il avait beaucoup tourné à l’étranger. Que ce soit Paris pour des films comme Le Dernier Tango à Paris et The dreamers (2003), son dernier film; l’Afrique avec Un thé au Sahara; le Bhoutan avec Little Buddha.

Né le 16 mars 1941 à Parme, Bernardo Bertolucci, enfant d’un milieu aisé, eut la révélation du cinéma en voyant La Dolce Vita de Federico Fellini. Quant à son son père, poète, professeur d’histoire et critique de cinéma, il lui offrit sa première caméra 16 mm à 15 ans. Dès ses premiers films –Prima della rivoluzione (1964, qui fut prix de la Critique à Cannes) ou La Stratégie de l’araignée – il avait, en suivant les leçons de son maître Pier Paolo Pasolini, conçu des œuvres qui portaient un regard acéré sur la société.

Bertolucci fut aussi celui par qui le scandale arriva. Et quel scandale ! Avec Marlon Brando et la fameuse séquence de sodomie du Dernier Tango à Paris, il avait créé la polémique  et son film fut même interdit en Italie. Âgée de 19 ans, l’actrice Maria Schneider avait été marquée à jamais par le tournage et le cinéaste avait avoué qu’elle n’avait pas été complètement avertie avant le tournage du contenu de cette scène.

Bertolucci était aussi l’homme des fresques historiques et son 1900 (Nocento) qui retraçait l’histoire de la lutte des classes à travers le destin de deux amis d’enfance dans la plaine du Pô, a marqué les esprits. On se souvient encore d’un pur chef d’œuvre et ce Conformiste, description des ravages causés par le fascisme et qui offrit un de ses grands rôles à Jean-Louis Trintignant.

Avec la disparition de Bertolucci, une des grandes pages du cinéma italien se ferme. Il avait reçu en 2011 à Cannes une Palme d’honneur pour l’ensemble de sa prolifique carrière.

Hommage en quelques bandes annonces

Le Conformiste

Le Dernier Tango à Paris

1900

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