LA CHUTE D’UNE ICÔNE DU FOOT

DIAMANTINO, de Gabriel Abrantes et Daniel Schmidt – 1h32

Avec Carlotto Cotta, Cleo Tavares, Anabela Moreira

Sortie : mercredi 28 novembre 2018

Mon avis : 3 sur 5

Le pitch ?

Diamantino, icône absolue du football, est capable à lui seul de déjouer les défenses les plus redoutables. Alors qu’il joue le match le plus important de sa vie, son génie n’opère plus. Sa carrière est stoppée net, et la star déchue cherche un sens à sa vie. Commence alors une folle odyssée, où se confronteront néo-fascisme, crise des migrants, trafics génétiques délirants et quête effrénée de la perfection.

Et alors ?

Petit OVNI visuel, Diamantino est un film gonflé qui fait douter parfois le spectateur d’être en face d’une fiction ou d’un documentaire. Il est vrai, Daniel Schmidt n’y va pas par quatre chemins quand il résume son film. Il déclare : « C’est un mashup de science fiction, de film d’horreur, de polar, de comédie romantique. Un conte de fées noir pour adultes. »

Si on lâche prise et qu’on se laisse entraîner dans cette histoire loufoque et – parfois – drôle, on va de surprise en surprise avec ce héros bien malgré lui qui se trouve plongé dans une sombre histoire de trafics génétiques et qui adopte un  jeune garçon sans se rendre compte qu’il s’agit d’une jeune femme. Une jeune femme que ses goûts portent plus vers l’univers de Sapho que celui des musclés du football.C’est ce qui donne aussi un film, partant  dans tous les sens, qui mélange les esthétiques et plonge parfois dans un truc complètement kitsch, notamment quand Gabriel Abrantes et Daniel Schmidt jouent avec les codes du genre du film d’horreur avec la description de ce centre de clonage du champion qui, durant ce traitement, prend un tour de poitrine certain.

Un tel défoulement sur grand écran ne pouvait se passer d’une incursion dans la télé-réalité et le duo des réalisateurs a même collaboré avec la célèbre et controversée présentatrice de télévision portugaise, Manuele Moura Guedes qui semble avoir payé un tribut certain à la chirurgie esthétique.  Commentaires de Daniel Schmidt : « Manuela (qui joue Gisele) apporté une dose de réalité et paradoxalement de surréalisme à l’ensemble. De toutes les scènes du film, son entretien avec Tino est la plus étrange parodie de notre culture actuelle. La présentatrice de télévision cherchant à provoquer les larmes de l’athlète star. Là où la dynamique s’inverse c’est lorsque Tino lui ouvre son cœur dans un monologue émouvant quoique ridicule sur l’adoption des réfugiés. »

Indéniablement, avec une dégaine qui semble sorti des films comiques muets, Carloto Cotta apporte un certain charme  à ce personnage de champion de foot, petit cousin d’un Ronaldo paumé,  qui craque et semble regarder sa propre vie en spectateur. Un film décousu, foutraque qui pourrait bien déconcerter son monde mais a un certain charme.

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