AFTER MY DEATH, de Kim Ui-Seok – 1H53
Avec Jeon Yeo-bin, Seo Young-hwa, Jeon So-nee
Sortie : mercredi 21 novembre 2018
Mon avis : 3 sur 5
Le pitch ?
La disparition soudaine d’une élève d’un lycée pour jeunes filles précipite la communauté scolaire dans le chaos. Famille de la victime, enseignants et élèves cherchent à fuir toute responsabilité, l’image de l’école étant en jeu. Pourtant, sans indice ni corps, on suspecte un suicide. Young-hee, l’une de ses camarades d’école, dernière à l’avoir vue vivante, est suspectée par tout le monde, à commencer par la mère de la victime. Bouc-émissaire idéal, Young-hee va chercher à n’importe quel prix à échapper à la spirale de persécutions qui l’accablent. Mais quel secret, quel pacte peut-elle bien cacher… ?
Pour un premier film – dont il est et scénariste et réalisateur – Kim Ui-Seok fait montre d’une belle maîtrise en racontant une histoire qui lui a été inspiré par la mort de l’un de ses amis. « J’ai essayé de traduire ce que j’ai ressenti à ce moment-là. Le suicide est tellement répandu en Corée du Sud qu’il est devenu chose banale dans la tête des gens. On n’en perçoit plus la gravité. »
Sans jamais clairement désigner le coupable, le réalisateur venu de Corée du sud a su tisser un récit où les névroses adolescentes le disputent aux névroses familiales avec des séquences parfois, il est vrai, à la limite du soutenable. Il poursuit : « Le suicide est un élément déclencheur. Il joue le rôle de révélateur d’un malaise social plus profond.«
Jouant sur les codes du polar, avec le principe d’une enquête détaillée – jusque dans le détail de cette barre recouverte de barbelés qui permet aux flics de dénicher le corps de la noyée, et ce plus rapidement que des plongeurs – After my death est un récit qui joue en permanence sur le malaise que le déroulement de son scénario ne peut que susciter dans le climat y est pesant.
Il y a indéniablement des séquences très fortes comme celle -très émouvante – de la cérémonie funéraire, avec la présence d’un officiant chamane. Pour autant After my death ne parvient pas à nous convaincre de bout en bout tant on a parfois le sentiment d’une surenchère dans le glauque et dans l’approche « érotique » du suicide. Il faut sans doute être originaire de Corée pour ressentir pleinement ce drame du suicide banalisé.

