CRAZY RICH ASIANS, de Jon M. Chu – 2 heures
Avec Constance Wu, Henry Golding, Michelle Yeoh, Gemma Chan, Awkwafina
Sortie : mercredi 7 novembre 2018
Mon avis : 2 sur 5
Née à New York, Rachel Chu n’est jamais allée en Asie. En accompagnant son fiancé Nick Young au mariage de son meilleur ami à Singapour, Rachel est enchantée de découvrir le continent de ses ancêtres…même si elle craint de rencontrer la famille de son fiancé. Il faut dire que Nick ne lui a pas tout dit. Car il est non seulement l’héritier d’une des familles les plus riches du pays, mais aussi l’un de ses célibataires les plus recherchés. Rachel devient alors la cible des jeunes célibataires de la haute société singapourienne et, pire encore, de sa future belle-mère…
Aux États-Unis, cette adaptation de Crazy Rich Asians -inspiré du best-seller de Kevin Kwan sorti en 2013 et vendu à 1,5 million d’exemplaires – a fait un carton. Outre des recettes plus que solides, le film y a été remarqué pour son casting « entièrement asiatique » et déclenché une mode vogue pour ce qui touche à la communauté chinoise. Comme si, en misant sur une comédie 100 % asiatique, Hollywood faisait oublier des années de disette cinématographique.
Pour autant, on reste un peu (beaucoup ?) sur sa faim en découvrant cet opus qui a fait rire le public américain, tant ce film long ne surprend pas vraiment en mariant une histoire romantique un peu vieillotte à un dépliant touristique à la gloire de SIngapour, centre névralgique du fric et du bling-bling en Asie.
De fait, on passe d’un cours de cuisine chinoise à une fête déjantée sur un porte-conteneurs transformés en gigantesque boite de nuit flottante via la plongée dans les délires quotidiens d’une famille de nouveaux riches de Singapour, en passant par une fête déjantée entre célibataires un brin hystériques sur une île paradisiaque.
Cette histoire d’une Cendrilllon à Singapour pourrait marier la comédie et la satire sociale s’il y a avait un brin de recul, voire de critique, dans le scénario. Il n’en est rien et ce film rend surtout un hommage appuyé à ces asiatiques bourrés de pognon et qui ne se reconnaissent qu’à travers l’étalage vulgaire de ses richesses. Il y a avait pourtant quelques pistes à creuser comme celle du personnage de l’amie de Rachel Chu, qui n’est absolument pas dupe des convenances et met un joyeux bazar quand elle déboule dans un décor. On ne peut alors que saluer la prestation très drôle d’Awkwafina, rappeuse, actrice et animatrice à la télévision américaine.
Malgré quelques saillies verbales qui font mouche – l’évocation de ces mères chinoises qui « pètent du Chanel 5 » comme preuve de richesse par exemple – cette comédie peine vraiment à nous emporter dans un tourbillon de rire. C’est dommage car la production a mis les petits plats dans les grands et le travail du directeur de la photo Vanja Cemjul ou du chef-décorateur Nelson Coates est à saluer.
Malgré de gros moyens, une idée sympathique ne fait pas forcément une comédie mémorable…


