HOSTILE, de Mathieu Turi – 1h23
Avec Brittany Ashworth, Grégory Fitoussi et Javier Bodet
Sortie : mercredi 26 septembre 2018
Mon avis : 3 sur 5
Dans un monde en ruine après une catastrophe inconnue, l’espèce humaine tente de se reconstruire. Les survivants ne sortent que la journée car la nuit venue d’étranges créatures sortent pour chasser. Juliette est la seule à oser s’aventurer près des villes. Un jour, sur le chemin du retour, elle perd le contrôle de sa voiture. Lorsqu’elle reprend connaissance, elle est blessée par une fracture ouverte à la jambe, coincée dans son véhicule, et… la nuit est tombée…
Et alors ?
Après avoir été assistant sur des films tels que Lucy, Red2, Mathieu Turi devient
premier de cordée avec cette histoire post-apocalyptique qu’il avait en tête depuis cinq ans et qui a connu, au gré des fortunes diverses de la production, plusieurs scénarios. « Au début notamment, le personnage principal était un homme mais, je me suis rendu compte qu’au final, il fallait une femme pour rendre plus juste l’ultime séquence » dit-il.
Prenant le risque de jouer sur deux tableaux – la comédie romantique avec New York pour écrin et le film de post-Apocalypse – Mathieu Turi réussit à mélanger habilement les deux univers. Pour ce faire, il joue sur l’univers de Bacon, glissant une petite leçon culturelle par la voix de Jack, qui est le directeur de la galerie où il croise le chemin de Juliette, et explique comment on peut voir « la beauté derrière la laideur« . Parvenant bien à restituer l’atmosphère lourde dans laquelle vit Juliette dans le sarcophage de sa voiture, Mathieu Turi s’est joué d’un budget serré pour instaurer de la terreur au cœur du désert. Il a eu l’astuce de ne pas s’appesantir – même s’il évoque , au détour d’un plan sur le journal d’une chaîne d’infos en continu, un attentat terroriste – pour expliquer pourquoi le monde a sombré dans un cataclysme d’une telle ampleur où certains deviennent des loups pour les survivants.
Certes, il y a quelques invraisemblances dans l’histoire – on se demande parfois comment Juliette parvient à être si mobile avec une telle blessure à la jambe- même si le plan numérique sur la ville aux portes du désert n’est pas des plus réussi, Hostile parvient à tenir son monde en haleine et Brittany Ashworth joue sans barguigner cette jeune femme qui lutte pour sa survie.
Et puis, il y a le monstre campé par Javier Bodet, ce comédien espagnol, atteint du syndrome de Marfan (qui donne une hyperlaxité de certains tissus), et « spécialisé » dans les rôles de zombies et de tueur (.REC, Star Trek, Mama…) qui parvient, malgré le maquillage dont il est affublé, à exprimer une certaine humanité dans l’histoire.
Un premier film de genre qui a le mérite, malgré ses imperfections, d’avoir un ton original.

