ALEX LUTZ CONNAÎT LA MUSIQUE

Dans Guy, sur les écrans le 29 août, Alex Lutz célèbre  la chanson à sa manière en campant une ancienne gloire de la chanson qui ne veut pas raccrocher. Une métamorphose nostalgique pour un comédien qui adore se travestir.

Pour son second film, Alex Lutz a joué la surprise devant et derrière la caméra. L’histoire  de Guy? Gauthier est un jeune journaliste qui  apprend par sa mère qu’il serait le fils illégitime de Guy Jamet, un artiste de variété française ayant eu son heure de gloire entre les années 60 et 90. Celui-ci a sorti un album de reprises et a commencé une tournée. Gauthier décide de le suivre, caméra au poing, dans sa vie quotidienne et ses concerts de province, pour en faire un portrait documentaire.  L’idée de départ du scénario est venue d’une réflexion sur la filiation et sur ses propres créations de personnages. Il commente : « J’avais envie de revenir à quelque chose de plus essentiel dans ma création artistique : l’art du portrait, que, sur scène, les spectateurs semblent également apprécier. Est née peu à peu l’envie de ce faux documentaire sur un chanteur que les médias ont peut-être oublié, mais qui continue de travailler, d’avoir une relation privilégiée avec le public… Moi aussi, comme Guy, je suis tout le temps sur scène, dans toute la France. »

Passionné par la chanson populaire – « elle charrie tellement de sentiments contradictoires » , Alex  Lutz se joue des codes de la musique des années 60 en créant un artiste qui est un mélange de bien des figures connues de la scène. Il souligne : « Il y a chez lui du Herbert Léonard, du Guy Marchand, du Michel Delpech, du Julien Clerc pour certains côtés, et même du Franck Michael, qui a toujours son cortège de fans et « blinde » des salles. Je crois que chaque spectateur fera sa cuisine là-dedans, y retrouvera quelque chose d’un ou des chanteurs qu’il aime, avec le cœur qui bat, qui pour un slow, qui pour l’artiste favori de sa mère… « 

On connaît la capacité du comédien à se métamorphose et, cette fois encore, il surprend son monde, en compagnie de son partenaire de jeu, Tom Dingler qui n’est que le fils de son ami Cookie Dingler, signataire du fameux tube Femme libérée en 1983. Le tournage a nécessité un maquillage quotidien de 4 ou 5 heures pour se glisser dans la peau de ce vieux chanteur. « Je cherchais un style, j’avais photographié un type que j’avais vu furtivement dans la rue, j’avais envoyé la photo à ma costumière. Et puis, aux Molières, j’avais fait un pastiche de vieil acteur, un peu comme une maquette. Ensuite, on a trouvé Guy petit à petit » souligne t-il.

Et puis, il y a les prestations musicales d’un Alex Lutz qui a collaboré étroitement avec Vincent Blanchard pour élaborer les chansons de la bande originale (*). « J’avais déjà travaillé avec Vincent Blanchard, du groupe Joad, qui possède une inventivité formidable, et une grande capacité à faire des « à la manière de ». Je lui ai demandé de créer un répertoire d’une douzaine de chansons, que j’ai chantées avec trois voix différentes, selon la période, du début des années 60 à aujourd’hui, en allant plus dans les graves en vieillissant, parce que la voix bouge… Leur difficulté, à Vincent et à Romain Greffe, qui cosignent les musiques, c’était d’imaginer de probables tubes. Il y a une ou deux chansons qui sont davantage des « Face B », mais Guy est un chanteur qui a eu une dizaine de succès depuis Daddy, en 1963. »  Se payant même le luxe de chanter la chanson tube du film, Dadidou avec Dani et Elodie Bouchez, Alex Lutz signe ici une réflexion nostalgique sur la vie d’artiste.

(*) La BO du film est sortie chez Milan Music

 

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