SAUVAGE, de Camille Vidal-Naquet – 1h39
Avec Félix Maritaud, Eric Bernard, Nicolas Dibla
Sortie : mercredi 29 août 2018
Mon avis : 2 sur 5
Le pitch ?
Léo, 22 ans, se vend dans la rue pour un peu d’argent. Les hommes défilent. Lui reste là, en quête d’amour. Il ignore de quoi demain sera fait. Il s’élance dans les rues. Son cœur bat fort.
Et alors ?
Pour sa prestation dans ce récit sombre, Félix Maritaud a reçu le prix de la Révélation, lors de la Semaine de la critique au dernier Festival de Cannes. Une récompense amplement méritée, tant le comédien porte le film de bout en bout et se met à nu pour camper ce jeune homme fou d’amour mais incapable de brider son instinct de liberté. Ce qui le conduit à vivre dans une solitude forcée. Commentaires du comédien : « Sa liberté, c’est que son corps n’est pas contraint dans un système productif, c’est-à-dire les études, le boulot, le plan épargne-logement, etc. Sa solitude, c’est d’être dans une autre partie de la société qui est complètement marginalisée et précaire. »
Si d’autres comédiens jouent aussi sur la corde sensible – je pense notamment à Eric Bernard qui joue Ahd, un homme qui se réfugie dans la violence pour se faire respecter – le scénario tourne pourtant vite en rond, même si l’on apprend bien des détails sur la réalité de la prostitution masculine. Camille Vidal-Naquet dit clairement : « Je voulais représenter le quotidien des garçons qui vendent leur corps dans la rue. Et ce quotidien est rythmé par des actes sexuels qui s’enchaînent. » Mais, montrer la réalité concrète d’une passe – on se doute un peu quand même de la scène- ne suffit pas à muscler un scénario qui aurait pu, par exemple, nous faire découvrir le parcours antérieur de Léo, savoir d’où il vient…Heureusement, certaines scènes – avec la toubib notamment – viennent apporter quelques nouveaux éléments au portrait d’un homme qui fuit le bonheur par manque d’amour.
Mais, entre les séquences récurrentes dans les boites homos où tout se confond dans la sueur, et celles des passes, il se dégage, in fine, de l’ensemble, un sentiment d’ennui et de redite. Sans oublier la scène racoleuse du plug anal, filmée dans le moindre détail…
Reste la prestation tout à fait remarquable du comédien principal dans cette histoire longuette en diable et, finalement, pas très touchante.

