UN KITANO INÉDIT

A SCENE AT THE SEA, de Takeshi Kitano, 1h40

Avec Kuroudo Maki, Hiroko Oshima, Sabu Kawahara

Sortie : version restaurée, mercredi 8 août 2018

Mon avis : 3 sur 5

Le pitch ?

Un jeune éboueur sourd-muet se prend d’une passion obsessionnelle pour le surf. Soutenu par le regard protecteur de sa fiancée, sourde-muette comme lui, le jeune homme progresse, d’apprentissages éprouvants en compétitions harassantes, jusqu’a ce que la mer les sépare.

Pourquoi voir ce film ?

Tout simplement pour découvrir un film inédit du grand cinéaste japonais construit sur une idée simple et originale : suivre le parcours de ces deux mordus de surf avec pour décor les images immobiles de mer et de plage et, parfois, celles de ces immeubles aussi anonymes que mélancoliques. Mais le surf n’est qu’un prétexte pour dire le combat afin de surmonter un handicap, assumer sa différence.

Sans grands effets, avec des dialogues réduits à leur strict minimum, Kitano signe, de manière impressionniste, une belle histoire d’amour et de passion. Kitano parvient aussi à faire partager les petites choses de la vie que l’on partage d’ordinaire quand on est amoureux. Et la plage où évoluent les surfers symbolise un peu un paradis perdu loin de la ville aussi anonyme que triste.

Évoquant ce film, Kitano disait : « Après un deuxième film violent, j’ai voulu changer de registre et tenu à réaliser une histoire d’amour pur. Ce fut A scene at the sea, un film que certains critiques ont jugé « mystique » alors que je crois qu’il est plutôt « initiatique ». C’est un film qui parle aussi de la mort. Des critiques ont jugé ce film plastiquement maîtrisé. Des chroniqueurs, des fans, des spectateurs, ont loué la beauté des images. J’ai fait vraiment l’effort de soigner au maximum la perfection des cadres, dans lesquels je m’étais autorisé des travellings assez rares, originaux, pour filmer les déplacements des personnages. Lors d’un tournage, il peut m’arriver,, même fréquemment, de prendre une certaine liberté avec le scénario. J’aime bien privilégier l’improvisation. »

Avec une grande maîtrise des plans longs et fixes, Kitano signe un film dont la photographie est parfaitement maîtrisée et surprend en quittant l’univers noir qui reste une marque de fabrique.

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