Under The Silver Lake, sur les écrans le 8 août, est une plongée délirante dans un Los Angeles peuplé de losers. David Robert Mitchell y revisite à sa manière les références de Mulholand Drive, de David Lynch.
L’histoire de Under The Silver Lake est simple. À Los Angeles, Sam, 33 ans, sans emploi, rêve de célébrité. Lorsque Sarah, une jeune et énigmatique voisine, se volatilise brusquement, Sam se lance à sa recherche et entreprend alors une enquête obsessionnelle surréaliste à travers la ville. Elle le fera plonger jusque dans les profondeurs les plus
ténébreuses de la Cité des Anges, où il devra élucider disparitions et meurtres mystérieux sur fond de scandales… À partir de là, David Robert Mitchell déroule son histoire avec une autodérision certaine dans ce film où il s’attache à la pop culture et évoque le sens caché des objets dans lequel tout un chacun baigne. Il souligne : « Certaines choses se passent à notre insu, sous la surface de l’eau. Le film raconte l’histoire d’un jeune homme insatisfait qui retient son souffle pour aller nager dans ces eaux sombres ».
Son héros est effectivement un désœuvré qui trouve un certain sens à sa vie grâce à cette disparition. S’il enquête sur la disparition de Sarah, ce n’est pas par attachement pour elle mais plutôt car cette enquête sur le terrain donne un sens à sa vie. « Il veut croire en un monde rempli de mystères, de codes et de sens cachés – bien qu’il ait peur de ce qu’il risque de trouver », souligne le cinéaste.
Au passage, David Robert Mitchell multiplie les clins d’œil au cinéma d’Hollywood : sur une tombe, on découvre un Hitchcock, et la scène de la piscine avec Riley Keough évoque directement le célèbre film inachevé de Marilyn Monroe, Something’s Got to Give, dans laquelle elle apparaissait, lors d’une séquence rendue encore plus mythique par la mort de la star, dans le plus simple appareil. Il y a aussi les références à des icônes d’hier (Janet
Gaynor, cette star du muet, adorée par la mère du héros) et d’ajourd’hui (Kurt Cobain via le poster au-dessus du lit).
Jouant sur les codes du film noir, Under The Silver Lake offre une bande-originale signée Disasterpeace, l’artiste qui avait déjà œuvré sur It Follows, le précédent film de David Robert Mitchell. Connu pour son travail sur le synthétiseur, l’artiste signe ici une partition
pour orchestre comme un clin d’œil de plus à Bernard Herrmann, compositeur régulier d’Alfred Hitchcock. Deux titres de R.E.M – What’s the Frequency, Kenneth et Strange Currencies – figurent aussi dans la BO(*) de ce thriller qui innove.
(*) Disque Milan Music
