EMMA THOMPSON, UNE JUGE SANS INFLUENCES…

A l’affiche de My Lady, de Richard Eyre, sur les écrans le 1er août, Emma Thompson campe une juge des affaires familiales qui se débat entre une vie de couple qui s’essoufle et un dossier plus que délicat.

S’il est une comédienne qui peut tout jouer, sans se départir d’une classe folle, c’est bien Emma Thompson ! Dans  My Lady, Emma Thompson campe Fiona Maye, juge de la Haute Cour, confronté à un problème épineux.  Faut-il obliger un adolescent à recevoir la transfusion sanguine qui pourrait le sauver alors qu’il est témoin de Jéhovah ?  Elle décide de lui rendre visite, avant de trancher. Leur rencontre bouleversera le cours des choses.

Adapté d’un roman britannique de Ian McEwan publié en 2014 -il est paru en français sous le titre L’intérêt de l’enfant – ce drame moral repose en grande partie sur les épaules d’une actrice qui peut aussi bien jouer les fofolles que s’immerger dans une histoire difficile. Pour jouer au plus juste, elle a assisté avec le réalisateur Richard Eyre, à des audiences de la cour de justice. Le cinéaste raconte : C’est une expérience bien plus bouleversante que le pénal, il me semble. Il n’y a pas de crime, mais un terrible chaos dans des vies quotidiennes où des gens qui se sont aimés se déchirent et cela dure des heures et des jours, durant lesquels on décortique le détail de chaque existence. Le juge doit avoir des nerfs d’acier pour faire face à des sentiments aussi violents… »


Une fois encore, Emma Thompson a voulu exprimer l’humanité du personnage, qu’elle nomme une « intelligence des émotions ». Pour elle, ce qui compte c’est de donner vie à des personnages féminins qui sont, parfois (souvent ?), cantonnées encore à des faire-valoir des personnages masculins. Avec My Lady, elle a trouvé un rôle fort…

Alternant sans perdre son âme le cinéma d’auteur, les films hollywoodiens, Emma Thompson a, cette fois, plongé dans ce monde méconnu, parfois caricaturé, de la justice. À Télérama, elle confie : « J’ai été fascinée par ce monde clos, très hiérarchisé et patriarcal, incroyablement ritualisé et pesant. Les magistrates que j’ai rencontrées doivent composer avec ce poids écrasant, toutes ces responsabilités… Et s’occuper de leurs familles, de leurs enfants, quand elles rentrent chez elles. Ce sont des femmes brillantes. Exceptionnelles. Mes nouvelles héroïnes ! »

Une nouvelle étape dans la carrière d’une actrice qui défend farouchement sa liberté et a une autre corde à son arc : l’écriture de scénario. Elle a pourtant reçu un oscar en 1995 pour l’adaptation de Raison et sentiments, le roman de Jane Austen pour laquelle elle a signé treize versions différentes.

Actrice c’est sûr, Emma Thompson est aussi une femme concernée, auprès des mouvements féministes mais aussi de Greenpeace et d’autres organisations humanitaires comme le Refugee Council anglais. Car, pour elle, création et politique sont indissociables. Emme Thompson est, on le voit, une femme libre et combattive.

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