LOIN DES TUMULTES DU MONDE…

CONTES DE JUILLET, de Guillaume Brac – 1h10

Avec Hanne Mathisen Haga, Lucie Grunstein, Milena Csergo, Andrea Romano

Sortie : mercredi 25 juillet 2018

Mon avis : 3 sur 5

Le pitch ?

Paris et sa banlieue. Cinq filles, cinq garçons. Deux histoires. Un jour d’été

Premier conte – L’Amie du dimanche
Milena et Lucie, deux collègues de travail, profitent d’un dimanche ensoleillé pour aller se baigner sur l’île de loisirs de Cergy-Pontoise. Leur rencontre avec un agent de prévention très entreprenant met à mal leur amitié naissante.

Deuxième conte – Hanne et la fête nationale
Tandis que les festivités du 14 juillet battent leur plein, Hanne, une étudiante norvégienne, se trouve successivement aux prises avec trois hommes. Tout ce petit monde passe la soirée ensemble à la Cité Universitaire.

Et alors ?

Né d’un atelier d’été avec les étudiants de deuxième année du Conservatoire, ces deux films ont conduit Guillaume Brac à prendre en charge la moitié de la promotion en juillet 2016 pour raconter deux histoires. Il raconte : « On était dans une période très particulière et assez exaltante, avec Nuit Debout et le combat contre la loi Travail. » Pourtant, ne parvenant pas à imaginer un récit choral avec autant de personnages, le réalisateur a eu l’idée de tourner trois histoires différentes et en partant de lieux spécifiques.

Trouvant que l’un des films n’étaient pas assez aboutis, il ne présente, hors du Conservatoire, que les deux autres, marqués par une unité des lieux : d’un côté la Cité Universitaire de Paris,et le pavillon norvégien où vivait une des comédiennes, Hanne Mathisen Haga; de l’autre, le parc de loisirs de Cergy Pontoise et sa base de loisirs (elle est au cœur de son documentaire, L’Île au trésor, sorti le 4 juillet dernier et que j’ai critiqué en son temps).

Tourné dans des temps très courts, ces deux histoires donnent le même sentiment « d’urgence » avec un canevas permettant aux comédiens de créer même des bribes de dialogues, ce qui donne une grande justesse de ton aux deux récits. L’Amie du dimanche a d’ailleurs remporté récemment le prix Jean Vigo 2018 du court métrage.

Que ce soit avec  L’Amie du dimanche qu’avec Hanne et la fête nationale, Guillaume Brac parvient à exprimer toutes les interrogations de ces jeunes qui se croisent, parfois s’apprivoisent. Il y a indéniablement une atmosphère à la Eric Rohmer dans ces tranches de vie en forme de conte moral.

Dans le premier, la jeune norvégienne apparaît, in fine, moins innocente et impliquée qu’on pouvait le penser de prime abord. Et dans le second, il y a le désir réussi de nous faire partager ces journées d’été où le temps semble filer plus lentement. Avec, dans les deux cas, un moment où la tension vient briser l’harmonie évoquée. Conclusion de Guillaume Brac : « Ce sont bien sûr deux films d’été. Deux films légers, insouciants, glissant petit à petit vers plus de gravité, rattrapés par les tumultes du monde. »

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