LAURENT LAFITTE, TOUT TERRAIN

Pensionnaire de la Comédie-Française, Laurent Lafitte tourne,  multipliant les prestations les plus diverses à l’écran. Prévu à l’affiche de cinq films dans les mois qui viennent, il campe le personnage inquiétant de Paul Sanchez est revenu, à l’écran le 18 juillet.

Laurent Lafitte n’arrête pas de tourner par les temps qui courent et les chaînes s’arrachent ce « bon » candidat. Il est vrai, le comédien, désormais membre de la Comédie-Française, très à l’aise avec les médias, est un acteur tout terrain. La preuve avec les prochains films où il doit figurer : de la suite des Petits mouchoirs, Nous finirons ensemble, de Guillaume Canet à la fresque de Pierre Schoeller sur la Révolution où il campera Louis XVI, Un peuple et son roi. Toujours un brin ironique, il commente seulement d’un « Je vais saouler tout le monde. »

Dans Paul Sanchez est revenu, de Patricia Mazuy,  Laurent Lafitte joue un homme en cavale depuis des années. Serait-ce lui l’homme qui a tué femme et enfants avant de prendre la poudre d’escampette ? Dans ce film sombre directement inspiré de l’affaire Dupont de Ligonnès, il apparaît vieilli, inquiétant et joue ce personnage énigmatique qui a pour refuge Le rocher de Roquebrune sur Argens, dans le Var.

Patricia Mazuy raconte comment elle a exploité l’emploi du temps de folie du comédien : « Laurent avait 25 jours de tournage. Il jouait en même temps à la Comédie-Française. À sept reprises, nous sommes venus le chercher après la représentation, il se couchait à l’arrière d’une voiture à 22h30 place du palais royal pour arriver à 7h du matin au maquillage sur le décor. Il me disait: « Ça servira le rôle » mais c’était quand même limite. Nous tournions l’hiver. À 17h, la nuit tombait. Dès 15h, l’ombre rattrapait les premières anfractuosités du rocher. Nous n’avions, surtout, mesuré ni l’un ni l’autre à quel point c’était dur d’être, comme Sanchez, sans cesse dans la solitude. » L’histoire est par ailleurs une manière de montrer comment, de fake news en vraies infos, un fait divers est générateur de bien des fantasmes.

Depuis son one-man-show de 2008, Laurent Lafitte, comme son nom l’indique, on sait que le comédien manie l’humour noir et la causticité avec talent, ce qui tranche avec son image à la Cary Grant. Autant dire qu’avec un tel personnage, il est à son aise. Si le cinéma lui fait les yeux doux, il n’abandonne pas le théâtre et répète L’Heureux stratagème, de Marivaux, qu’il jouera au Vieux-Colombier en septembre à Paris. Bref, Laurent Lafitte n’a pas besoin de revenir : il n’est jamais parti du grand écran…

 

 

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