MES FRÈRES, de Bertrand Guerry – 1h44
Avec David Arribe, Thomas Guerry, Sacha Guerry, Sophie Davour
Sortie : mercredi 4 juillet 2018
Mon avis : 3 sur 5
Le pitch ?
Deux frères, Eddy et Rocco, ont connu leur heure de gloire sur la scène « Rock Indé » à la fin des années 90. On les retrouve dix ans plus tard sur une île, défilant en tête de la fanfare locale. Les souffrances ont brisé les cœurs et meurtri les corps, mais la joie va renaître de la fraternité.
Ce qui touche dans ce film ?
« J’ai écrit une première version de scénario à quatre mains avec mon frère, Thomas Guerry. Le film s’appelait Back Home. En 2013, nous avons trouvé des producteurs prêts à financer le film. Un casting, des repérages et des essais ont été réalisés mais le projet est resté inachevé. C’est en 2015 que Sophie Davout, qui partage ma vie, décide de reprendre l’écriture du scénario. Avec Thomas, on lui donne carte blanche. Il était important pour moi que le film ait une couleur féminine. J’aime savoir qu’une femme s’est approprié des personnages si masculins comme Rocco et Eddy« , souligne Bertrand Guerry pour expliquer la genèse de son film.
En choisissant une île, celle d’Yeu, comme décor naturel à ce drame, le cinéaste peut jouer sur des paysages et des maisons très diverses, bref une riche palettes où faire vivre le drame de ces frères marqués par la vie et qui se retrouvent comme deux grands blessés et un brin névrosés.
Certes, le sujet n’est pas d’une gaieté torride mais, par le truchement des enfants, par l’autre histoire qui se dessine derrière une situation de crise familiale et le récit d’une vie qui se délite, se dégage un certain optimisme du récit. « Simon est le rayon de soleil du film. La boule lumineuse de cette histoire. Le halo de lumière qu’il faut préserver. Le cœur respirant. Sans lui, le film n’aurait aucun sens et aucune raison d’exister », reconnaît Bertrand Guerry.
En jouant sur un resserrement des cadres en fonction de l’état de dégradation du corps de Rocco (David Arribe), en multipliant les travellings le long des routes de cette île, Bertrand Guerry nous fait partager cette longue dérive familiale dont on sent que l’issue ne peut être que tragique. Indéniablement, le film bénéficie d’un casting trois étoiles et de comédiens qui collent parfaitement au scénario. Mention spéciale à Thomas Guerry qui, par sa formation de danse, apporte une vraie grâce à des scènes au demeurant tragiques.
Un film culotté mais un pari réussi. Avec une bande originale qui propose un cocktail musical parfaitement synchronisé avec le déroulement du récit.
TRAVELLINGUE 