UN JOYEUX DÉPRIMÉ

LE CIEL ÉTOILÉ AU-DESSUS DE MA TÊTE, de Ilan Klipper – 1h37

Avec Laurent Poitrenaux, Camille Chamoux, Alma Jodorowsky, Marilyne Canto

Sortie : mercredi 23 mai 2018

Mon avis : 3 sur 5

Le pitch ?

Bruno a publié un fougueux premier roman en 1996. La presse titrait : « Il y a un avant et un après Le ciel étoilé au-dessus de ma tête ». Vingt ans plus tard, Bruno a 50 ans. Il est célibataire, il n’a pas d’enfants, et vit en colocation avec une jeune Femen. Il se lève à 14h et passe la plupart de ses journées en caleçon à la recherche de l’inspiration. Pour lui tout va bien, mais ses proches s’inquiètent…

Et alors ?

Surprenant objet que ce film qui fait d’un auteur en manque d’inspiration et déprimé, voyant soudain débarquer une psychologue payée par ses proches pour le sortir de sa tanière et vaincre ses idées noires, le héros d’une comédie sociale loufoque . Sans nul doute, Ilan Klipper a nourri son histoire d’un ancien documentaire à l’hôpital Sainte-Anne situé dans le 14e arrondissement de Paris et spécialisé en psychiatrie. Et ce nouveau film semble une suite logique à son travail sur le terrain. Il commente : « Le premier volet, Sainte-Anne est un documentaire sans commentaire, sans interview, un film dur dans la lignée des films de Frederick Wiseman. Le second, Juke-Box (avec le chanteur Christophe), est un court métrage de fiction assez aride dans lequel un musicien lutte avec ses démons intérieurs pour essayer d’accoucher d’un morceau. Dans Le Ciel étoilé au-dessus de ma tête enfin, il est aussi question d’un homme qui ne sort pas de chez lui et qui est confronté à une hospitalisation à la demande d’un tiers. »

Porté de bout en bout par le jeu impeccable d’un Laurent Poitrenaux en forme et qui est capable de bien des variations humoristiques et de passer d’un état d’atonie complète à une soudaine excitation, cette comédie  surréaliste n’est pas exempte de redite, de petites longueurs mais propose, in fine, une petite musique personnelle.

La galerie de personnages ne manque pas de charme non plus qui voit se croiser Marilyne Canto, en ex-compagne toujours amoureuse et un brin jalouse, et Alma Jodorowsky en Femen refusant les diktats familiaux ou encore Camille Chamoux dans un rôle où on ne l’attendait pas.

Il y a donc une vraie fantaisie dans cette histoire qui semble sortie du cerveau halluciné de Bruno. Déroutant en diable mais attachant !

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