L’ANGLAISE ET LE MAL DE VIVRE

photos Agatha A. Nitecka

DAPHNÉ, de Peter Mackie Burns – 1h27

Avec Emily Beecham, Tom Vaughan-Lawlor, Geraldine James

Sortie : mercredi 2 mai 2018

Mon avis : 2 sur 5

Le pitch ?

La vie de Daphné est un véritable tourbillon. Aux folles journées dans le restaurant londonien où elle travaille succèdent des nuits enivrées dans des bras inconnus. Elle est spirituelle, aime faire la fête mais sous sa personnalité à l’humour acerbe et misanthrope Daphné n’est pas heureuse.
Lorsqu’elle assiste à un violent braquage sa carapace commence à se briser…

Et alors ?

Plongée dans le quartier métissé d’Elephant and Castle, au sud de Londres, ce film est né d’un court métrage, tourné par Burns et son coscénariste, Nico Mensinga, devant les difficultés de tourner leur premier film. Tranche de vie se déroulant sur quelques semaines, le long métrage suit les errances de

Daphné dont on sent, dès les premières séquences, les blessures profondes et le bouillonnement intérieur. Pour donner une certaine profondeur à son personnage, Peter Mackie Burns a réfléchi au parcours antérieur de la jeune femme de 31 ans qui en avoue spontanément 20. Il souligne : « J’ai imaginé toute une trajectoire pour la protagoniste, ce qui m’a pris environ deux ans. J’ai écrit tout ce qui concerne Daphné, depuis ses lectures à l’université, avant qu’elle n’abandonne ses études, jusqu’à son boulot dans le restaurant. Et j’ai demandé à Emily de travailler elle-même dans un restaurant, d’écouter la musique qu’écoute le personnage, de lire les livres qu’elle lit, et de s’imprégner de son parcours. »

Sans conteste, Emily Beecham fait une composition très  juste dans ce film qu’elle porte de bout en bout avec une énergie sans faille. Que ce soit dans la séquence d’agression au couteau – une des plus fortes du film – que dans celles où elle se donne à un amant d’un soir ou dans celle où elle affronte sa mère (excellente Geraldine James), Emily Beecham est vraiment d’une justesse totale dans son jeu et le visage de cette comédienne n’a pas fini de marquer le grand écran.

Malgré les qualités de son jeu, malgré le portrait d’un quartier métissé et vivant de Londres – ce qui en dit plus long que tout un discours – ce film ne tient pas toutes ses promesses et les errances de cette jeune femme en quête de sens à la vie finit par tourner un brin en rond. Comme s’il lui manquait un supplément d’âme pour vraiment nous concerner.

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