UNE VIE À HAUTEUR D’ENFANT

TAKARA, LA NUIT OÙ J’AI NAGÉ, de Damien Manivel & Kohei Igarashi – 1h18

Avec Takara Ogawa, Takashi Kogawa, Keiki Kogawa

Sortie : mercredi 2 mai 2018

Mon avis : 3 sur 5

Le pitch ?

Les montagnes enneigées du Japon. Comme chaque nuit, un poissonnier part travailler au marché en ville. Takara, son fils de six ans, n’arrive pas à se rendormir. Dans la maison silencieuse, le petit garçon dessine un poisson sur une feuille qu’il glisse dans son cartable. Le matin, sa silhouette ensommeillée s’écarte du chemin de l’école et zigzague dans la neige, vers la ville, pour donner le dessin à son père.

Et alors ?

Cette errance citadine à hauteur d’enfant ne manque ni d’originalité, ni de poésie pour un spectateur qui aime un cinéma minimaliste peu bavard. Passé le moment où il faut se faire à un film au zéro mot audible, le spectateur peut embarquer pour cette odyssée inattendue avec un enfant, fruit de la rencontre fortuite de Damien Manivel et Kohei Igarashi lors du Festival de Locarno. Et c’est en partant en repérage à Aamori, la région la plus enneigée du Japon, qu’ils ont fait la connaissance d’un garçon de 6 ans, Takara. Ils racontent : « Ce qui nous a bouleversé chez lui, c’est son mélange de fantaisie et de tristesse, sa sincérité à toute épreuve… »
En utilisant avec subtilité le naturel du jeune Takara, le duo parvient à faire partager la complexité du sentiment d’amour et filial, malgré la distance. On sent que les réalisateurs sont parvenus à filmer le garçonnet pour en faire un portrait sans aucun filtre, ce qui donne un certain sel à cette histoire.

Apportant un soin tout particulier à l’environnement sonore du récit, Damien Manivel et Kohei Igarashi signe une tranche de vie quotidienne singulière. Tour à tour cocasse ou mélancolique, ce film a tout pour dérouter une partie du public même si certains resteront sous le charme d’un récit porté par la personnalité attachante du jeune Takara. Avec de belles séquences comme celle où Takara déterre une mandarine planquée dans la neige pour la dévorer en se dérobant aux regards.

 

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