NOTRE ENFANT, de Diego Lerman – 1h36
Avec Bárbara Lennie, Daniel Aráoz, Claudio Tolcachir
Sortie : mercredi 18 avril 2018
Mon avis : 4 sur 5
Le pitch ?
Médecin de Buenos Aires, Malena s’apprête à devenir mère au terme d’une démarche d’adoption longue et éprouvante. Remplie d’espoir, elle parcourt les 800 kilomètres qui la séparent de la mère biologique. Mais au moment de retrouver son bébé, Malena apprend que la famille de l’enfant lui impose de nouvelles conditions…
Ce qui touche dans ce film ?
Sur un thème simple et universel – le désir d’adoption – Diego Lerman signe le beau portrait d’une femme argentine de la bonne bourgeoisie qui est prête à tout pour obtenir l’enfant dont les hasards de la vie l’ont privé. « J’ai conçu le personnage de Malena comme une héroïne ambivalente – adorable et contestable, franche et trouble à la fois. Un sentiment soudain de vulnérabilité et de quête effrénée, mêlé de suspense et d’angoisse, parcourt le film« , souligne Diego Lerman.
En montrant aussi comment l’adoption – là-bas comme ici – est aussi (avant tout ?) une affaire de gros sous, il montre finement la manière dont un couple en mal d’enfant peut aller à bien des extrémités pour réaliser son rêve. Et c’est d’autant plus dure que Malena, médecin de son état, se montre attentionnée pour la mère biologique de son fils.On découvre aussi les combines des hommes de loi qui trouvent avec ces adoptions un moyen de se faire de l’argent et se jouent de tous les imprévisibles. De séquence en séquence, avec quelques plans magnifiques sur une campagne argentine dont le calme contraste avec la violence des situations, Diego Lerman réussit à signer un road-movie en forme de thriller émotionnel.
En prime, il y a de vraies astuces de réalisation comme la séquence de l’attaque des sauterelles qui laisse Malena complètement démunie et donne au film des allures de film d’Hitchcock et confère un côté étrange à ce récit très réaliste d’une quête vouée à l’échec. Et puis, le film est porté par l’interprétation impeccable de Barbara Lennie qui sait faire passer toutes les fêlures de son personnage, sans se départir d’une grâce infinie.
Évitant tous les jugements à l’emporte-pièce, les jugements moraux, Notre enfant donne « à voir » une situation aussi banale qu’exceptionnelle dans ses rebondissements. Une nouvelle belle surprise venue d’Amérique latine.

