Sorti en avant-première dans la région marseillaise, quelques jours avant la date officielle (devant près de 2 500 fans), le 11 avril, Taxi 5, signé cette fois Franck Gastambide joue sur les ingrédients qui ont fait l’image de marque de la franchise : des poursuites, un chauffeur pas banal et des flics marseillais qui font sourire… En voiture, pardon en Ferrari !
Le scénario de Taxi 5 – La Relève joue sur la nostalgie mais en pimentant sensiblement l’histoire originale. Le pitch est sur le papier efficace : super flic parisien et pilote d’exception, Sylvain Marot est muté contre son gré à la…police municipale de Marseille. Devenu maire de la ville, l’ex-commissaire Gibert est au plus bas dans les sondages: il lui confie alors la mission de stopper le redoutable « Gang des Italiens », qui écume des bijouteries à l’aide de puissantes Ferrari. Mais pour y parvenir, Marot n’aura pas d’autre choix que de collaborer avec le petit-neveu du célèbre Daniel, Eddy Maklouf, le pire chauffeur VTC de Marseille, mais le seul à pouvoir récupérer le légendaire TAXI blanc…
On le voit, Franck Gastambide a su jouer avec la marseillaise locale pour donner un coup de neuf à une histoire qui commença il y a vingt ans et a permis à Samy Nacéri de devenir célèbre. Pour renouveler le genre, le réalisateur a fait appel à Malik Bentalha pour camper le fameux neveu, à Ramzy Bedia et
Bernard Farcy reste fidèle à la saga mais est devenu… le maire. On se doute qu’avec un baltringue pareil, cela va être délirant. Pour la touche charme, il faudra compter avec la sculpturale Sabrina Ouazani. Enfin, il fallait bien un zeste de polémique : l’absence de Samy Nacéri au générique a nourri une -petite – dispute. : « Dans mon premier traitement, Samy avait un vrai rôle : il arrivait à la fin du film pour nous aider à résoudre l’histoire. Luc Besson m’a dit que le personnage ne pouvait pas avoir une place aussi importante parce qu’on avait besoin d’un nouveau duo de héros et que ce soit leur film. On ne pouvait pas se reposer sur les anciens. On s’est alors dit que Samy devait faire au moins une apparition, en clin d’oeil. On a Bernard Farcy, on a Edouard Montoute, on a la 407… Mais il nous fallait Samy. On s’est vus, on a pris un verre, on a discuté des conditions… Mais il n’a pas voulu accepter une simple apparition. On a respecté sa décision. J’en suis vraiment triste car j’aurais adoré offrir ça au public. » Via les réseaux sociaux, Sami Nacéri, visiblement remonté, a commenté de son côté en ces termes : « J’attendais simplement un minimum de respect après les trente ans de cinéma à mon actif« .
Pour assurer les cascades mécaniques, essentielles dans l’histoire, la bande de Luc Besson a fait appel au spécialiste du genre, Michel Julienne qui a créé quelques jolis moments de pagaille dans les rues de Marseille lors du tournage l’été dernier tant il a imaginé des séquences spectaculaires à souhait.
Taxi 5 – La Relève, c’est aussi la marque Besson qui revient en force. Le producteur-réalisateur a suivi de près l’élaboration de l’épisode, comme le note le Franck Gastambide : « Besson a toujours fait en sorte que ça reste un Taxi et pas Les Kaïra au volant. Dans un des premiers scripts, javais été un peu trop loin. J’avais imaginé que la femme de Malik Bentalha était une nympho et j’avais un running gag où Malik la déposait en bagnole dans un club libertin ou une caserne de pompiers sans se rendre
compte de rien. Luc m’a dit que c’était super drôle… mais de garder cette vanne pour mon prochain film. »
Outre certains nouveaux personnages à la sauce Gastambide – tel ce flic de petite taille campé par Anouar Toubali – certains vieux de la « vieille » ont ici pris du galon, tel Bernard Farcy qui passe de la police à la mairie. Il raconte : « Au départ, c’était une simple esquisse, un flic mis au milieu de situations. Je l’ai élaboré, je l’ai créé. Je n’avais pas beaucoup de place au début. Le succès a changé tout ça et Gibert est devenu le pivot. Je ne me suis pas inspiré de personnages en particulier, juste de l’observation du monde. Je ne joue pas pour la caméra. Je ne sais pas toujours où elle est d’ailleurs. Je laisse aux techniciens le soin de capter ce que je fais : je prends mes marques en fonction des autres comédiens. »
On le voit, Taxi 5-La relève a été conçu avec une ambition, comme le dit tout de go Gastambide à Première : « Il faut que ça plaise au plus grand nombre. Populaire, quoi ! »

