UNE PARTITION DOUCE

Actuellement à l’affiche, Le Collier rouge est le nouveau film de Jean Becker. La musique originale, disponible en CD (*) est signée Johan Hoogewijs.

Adapté du court roman de Jean-Christophe Rufin (sorti en 2014), Le Collier rouge plonge le spectateur dans les coulisses de l’après 14-18. L’histoire ? Dans une petite ville, écrasée par la chaleur de l’été, en 1919, un héros de la guerre est retenu prisonnier au fond d’une caserne déserte. Devant la porte, son chien tout cabossé aboie jour et nuit. Non loin de là, dans la campagne, une jeune femme usée par le travail de la terre, trop instruite cependant pour être une simple paysanne, attend et espère. Le juge qui arrive pour démêler cette affaire est un aristocrate dont la guerre a fait vaciller les principes. Trois personnages et, au milieu d’eux, un chien, qui détient la clef du drame…

Filmant l’affrontement entre deux personnages campés par François Cluzet, Nicolas Duvauchelle et Sophie Verbeek, ce Collier rouge voit le retour de Jean Becker derrière la caméra : « « J’ai dévoré «Le collier rouge» d’un trait, en me disant à chaque page que cette histoire était extrêmement visuelle tout en étant très simple à comprendre. J’aime ça aussi au cinéma : s’asseoir dans une salle, être entraîné jusqu’à la fin du film sans s’ennuyer… » dit-il.

L’habillage musical du film a été confié à Johan Hoogewijs, compositeur belge connu. Dans son pays d’origine comme en Hollande, il a signé bon nombre de partitions pour le petit et le grand écran.

En suivant les directives de Jean Becker, il a imaginé une musique originale discrète. Confidences du musicien : « Pendant quelques jours, durant le tournage, Jean et moi nous avons parlé de ses goûts et préférences en musique, de la vie, du film, d’autres compositeurs avec qui il avait travaillé, de son riche passé cinématographique. J’ai remarqué que Jean aimait la musique sobre, et avait utilisé assez peu de musique dans ses films précédents. Pour lui, la musique est un élément qui s’installe d’une façon très humble, et qu’on doit ressentir plus qu’on ne la remarque. Aussi la musique est rarement très présente dans ce film. Jean a compris la vraie fonction de la musique de films, et ne l’utilise jamais gratuitement. De plus, il déteste les émotions trop « cliché » et ne veut surtout pas entendre ça dans la musique. » Pour un compositeur, opter pour un environnement sonore minimaliste est, on s’en doute, un petit défi personnel.

(*) Disque Milan Music

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