LE DESTIN D’UN MARIN PERDU

LE JOUR DE MON RETOUR, de James Marsh – 1h42

avec Colin Firth, Rachel Weisz, David Thewlis

Sortie : mercredi 7 mars 2018

Mon avis : 3 sur 5

Le pitch ?

1968. Donald Crowhurst, un homme d’affaires anglais, passionné par la voile, est au bord de la faillite. Pour sauver son entreprise et vivre l’aventure dont il rêve depuis toujours, il décide de participer à la première course à la voile en solitaire pour remporter le grand prix. Soutenu par sa femme et ses enfants, il se lance alors dans cette incroyable odyssée à travers les mers du monde. Mais mal préparé et face à lui même, Crowhurst rencontre très vite de graves difficultés…

2 raisons d’y aller ?

Le portrait d’un skipper perdu. Fidèle à son goût pour les histoires vraies (on se souvient

d’Une merveilleuse histoire du temps), James Marsh s’attaque une nouvelle fois à un personnage réel en portant à l’écran l’odyssée dramatique de Donald Crowhurst qui marqua l’histoire des premiers défis à la voile. De fait, son aventure fut le premier scandale sportif et maritime à la fin des années 60. Sur le « Teignmouth Electron », un trimaran de fortune de 12m50, il abandonna secrètement la course, vaincu par de nombreux obstacles, pour faire croire, en transmettant de fausses positions, qu’il effectuait le tour du monde prévu. Avant que l’on ne retrouve son voilier vide, ce qui fit penser que le skipper (photo ci-contre) s’était, en prise à une crise de folie, donné la mort. Avec un sens de la reconstitution historique, James Marsh a très bien su restituer le climat de ces premières courses, la vie provinciale dans l’Angleterre profonde…

Un casting judicieux. Pour camper Donald Crowhurst, cet homme ordinaire plongé dans une aventure extraordinaire, le cinéaste a eu la main heureuse en choisissant Colin Firth qui se glisse avec une distance toute anglaise dans le ciré d’un marin dépassé par la course qu’il entreprend. Colin Firth parvient, de séquence en séquence, à jouer ce marin malchanceux et maladroit. Face à lui, Rachel Weisz est la parfaite Pénélope qui attend son mari au port et tente de donner le change même quand tous les signaux passent au rouge.

Pour le troisième film inspiré du drame de Donald Crowhurst, après notamment Les Quarantièmes Rugissants, de Christian de Chalonge (1981), Le Jour de mon retour est un biopic réussi, même s’il n’est pas bouleversant d’originalité et a des airs rétros, de cette tragique aventure. Pour la petite histoire, le comédien qui joue le maire dans le film n’est autre que le fils du maire de Teignmouth qui était en fonction quand Donald Crowhurst participa à cette première course à la voile en solitaire.

IL VOYAGE EN SOLITAIRE

Pour accompagner ce biopic, il y a, of course, une bande originale. Le Jour de mon retour(*) est l’œuvre du compositeur islandais Johann Johansson, déjà souvent récompensé. Le destin a voulu qu’il disparaisse, à 48 ans seulement, quelques semaines avant la sortie du film et de cette BO qui comporte des pièces originales et des œuvres du catalogue du compositeur (Englabörn, Copenhagen Dreams…) L’artiste avait déjà œuvre avec James Marsh pour la musique d’Une merveilleuse histoire du temps.

(*) Disque Deutsche Grammophon/Universal

Laisser un commentaire