CLOVIS CORNILLAC JOUE LES MÉCHANTS

BELLE ET SÉBASTIEN 3 : LE DERNIER CHAPITRE, de Clovis Cornillac – 1h37

Avec Félix Bossuet, Clovis Cornillac, Tchéky Karyo

Sortie : mercredi 14 février 2018

Mon avis : 3 sur 5

Le pitch ?

Deux ans ont passé. Sébastien est à l’aube de l’adolescence et Belle est devenue maman de trois adorables chiots. Pierre et Angelina sont sur le point de se marier et rêvent d’une nouvelle vie, ailleurs… Au grand dam de Sébastien qui refuse de quitter sa montagne.  Lorsque Joseph, l’ancien maître de Belle, ressurgit bien décidé à récupérer sa chienne, Sébastien se retrouve face à une terrible menace. Plus que jamais, il va devoir se battre  pour protéger son amie et ses petits…

Ce qui touche dans le film ?

On n’attendait pas Clovis Cornillac pour clore la réalisation du troisième volet des aventures de Belle et Sébastien. Visiblement, lui non plus ne pensait pas du tout à adapter ces romans qu’il avouait ne pas bien connaître. Et pourtant, il a craqué à la lecture du scénario. Commentaires : « À la lecture du scénario, je l’ai trouvé aventureux et audacieux. J’ai tout de suite pensé à des auteurs comme Steinbeck et Conrad, ou encore à L’appel de la forêt de Jack London, mais aussi à des univers qui assument la dimension du conte comme La Nuit du chasseur et les films de Disney. »

Dans ce dernier volet, il recentre l’action sur le couple formé par le grand-père et Sébastien qui tente le tout pour le tout pour préserver ses chiens de la cupidité de Joseph, fossoyeur de son état et ancien propriétaire de la chienne. Un rôle de salaud qu’il s’est plu à incarner portant une perruque et débarquant, tout de noir vêtu, sur les pentes immaculées de la montagne. Un méchant qui évolue dans un inquiétant véhicule militaire qu’il a gagné au jeu à un officier allemand…Évoquant ce personnage noir et complexe, il poursuit : « Il est vaguement animé par une motivation pécuniaire, il incarne à la fois l’ogre, le loup et la vieille sorcière des contes de fée ! Bref, il est le mal absolu et son allure «graphique» fascine et fait peur. C’est grâce à ce type de personnage qu’on parvient à se positionner et à faire des choix déterminants dans la vie. Quand Joseph attrape le petit et le provoque en lui disant «tu prends le couteau et tu me le mets sous la joue», il y a une jubilation chez lui : il aimerait que Sébastien lui assène un coup de couteau dans la joue car il ferait alors partie de son monde, le monde des méchants. »

Avec ce dernier chapitre, Clovis Cornillac s’en tire avec les honneurs, parvenant à glisser même une histoire d’amour imprévue et insolite dans la dernière partie du film et à ménager quelques belles surprises dans ce classique des aventures pour jeunesse. On retrouve aussi avec plaisir le duo formé par Tchéky Karyo et Félix Bossuet – le jeune comédien subit bien « l’épreuve du temps »-  qui ont trouvé une belle vitesse de croisière.

Des aventures qui permettent au passage de glisser quelques passages plus politiques dans les dialogues. Ainsi quand le grand-père lance au maire du petit village de la Haute-Maurienne :«C’est pas grâce à tes lois pourries qu’on va pouvoir récupérer Belle». Ainsi, on mesure petit à petit que Sébastien est bel et bien devenu un jeune adulte, conscient des enjeux du monde qui l’entoure. « Sébastien a 12 ans, donc il est plus mûr, plus autonome, souligne Félix Bossuet. Il se prend en main tout seul comme un grand. Il n’a plus besoin de personne. »

Alors, comme le dit la formule consacrée, ce film est vraiment conçu pour petits et plus grands.

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