Il est à l’affiche le 14 février de Phantom Thread, nouveau film de Paul-Thomas Anderson. Et cela pourrait être le dernier film de Daniel Day-Lewis.
Comme à son habitude, Daniel Day-Lewis a travaillé, travaillé et encore travaillé pour se glisser dans la peau d’un couturier anglais, Reynolds Woodcock (un nom qu’il a trouvé) qui choisit une jeune serveuse pour être sa muse…. et son souffre-douleur. Un personnage inspiré par le grand couturier espagnol, Cristobál Balenciaga (1895-1972). Il a lu des dizaines de livres, a longuement été au Costume Center d’Anna Wintour au Metropolitan Museum de New York ou encore pris des cours avec Marc Happel, créateur des costumes du New-York Ballet pour mieux habiter son rôle.
Indépendamment de la qualité de ce film, c’est l’annonce faite par Daniel Day-Lewis, un acteur avare de confidences, qui a fait réagir le monde. De fait, le comédien a annoncé cet automne dans le magazine W : « Avant de tourner Phantom Thread, je ne savais pas que j’allais arrêter. Paul et moi avons beaucoup ri en préparant le film. Puis nous avons cessé de rire et avons été submergés par un grand sentiment de tristesse. Ça nous a pris par surprise : nous n’avions pas compris ce à quoi nous avions donné naissance. C’était dur à vivre. Et ça l’est toujours. » Avant d’ajouter : « Cette envie d’arrêter s’est instillée en moi et ne m’a plus quitté. Je ne verrai pas Phantom Thread. La tristesse n’est pas partie. »
Alors, une fin de carrière annoncée pour l’artiste aux trois Oscars et qui pourrait prétendre en décrocher un de plus avec ce film ? Ou alors une sortie à la Sinatra comme l’ont relevé bien des journaux ? On se souvient qu’en 1971, Sinatra avait annoncé qu’il arrêté avec l’envie de « se la couler douce » avant… de faire son come-back deux ans plus tard. L’avenir nous le dira.
En attendant, Daniel Day-Lewis reconnaît que cette nouvelle aventure l’a poussé dans ses limites. « Paul Thomas a le courage de vous pousser à vous aventurer là où rien n’est sûr. Que ce soit en amour ou dans le travail, la perte de soi est l’expérience humaine la plus euphorisante. On se sent libre d’inventer, d’étonner son partenaire et son metteur en scène. Le secret du métier d’acteur, c’est de sans cesse créer la surprise. »

