LE VOL DE L’AMITIÉ

LE VOYAGE DE RICKY, de Toby Genkel & Reza Memari – 1h24

Scénario de Reza Memari

Sortie : mercredi 7 février 2018

Mon avis : 3 sur 5

Le pitch ?

Ricky est orphelin. Recueilli par une famille de cigognes, il est persuadé d’en être une lui aussi. Seul problème : Ricky est un moineau… Alors, quand sa famille adoptive se prépare pour la grande migration d’automne vers l’Afrique, il doit affronter la réalité : aucun moineau n’est de taille à faire un si long voyage. Mais si Ricky est un poids plume, il est surtout très têtu ! Il s’envole donc tout seul pour l’Afrique, bien résolu à prouver qu’il est une vraie cigogne malgré tout. En chemin, il rencontre Olga, une chouette pygmée excentrique et beaucoup trop grande, accompagnée de son ami imaginaire Oleg. Et lorsqu’ils libèrent de sa cage une perruche, Kiki, chanteur de karaoké narcissique, une aventure pleine de rebondissements commence !

3 raisons d’y aller ?

Un film d’animation ancré dans la réalité. À travers les aventures de Ricky, ce film d’animation aborde, l’air de rien, bien des thèmes de l’actualité notamment celle des migrants. Il s’agit, comme le note joliment les réalisateurs, d’un « réalisme de dessin animé ». Et ils ajoutent : « Lorsqu’on dessine des personnages trop abracadabrants, le public a du mal à s’émouvoir à leurs aventures. » 

De fait, il y a dans ces personnages, tout un anthropomorphisme qui fait que les réactions de ces animaux semblent terriblement humaines, et parfois plus que celles des vrais humains, comme le peu ragoutant patron du karaoké qui retient emprisonnée la perruche cantatrice.D’ailleurs, pour inventer ce drôle de volatile, Reza Memari a imaginé un comédien de théâtre vieillissant avec une voix haut perchée. Il  s’en explique : « C’est un diva masculin mais il a bon cœur finalement. Nathan Lane dans « The Birdcage » m’a beaucoup inspiré. »

Un voyage au long cours. Grâce à l’idée astucieuse de la migration, qui sert de toile de fond à tout le récit, le spectateur embarque dans un périple qui fait découvrir bien des décors et bien des univers (du toit d’un TVG aux coursives d’un paquebot, via bien d’autres façons de se mouvoir). Le tout porté par l’énergie de cet orphelin à la mèche rebelle qui n’en finit pas de râler pour aller au bout de ses rêves et rejoindre la famille de son choix. C’est aussi l’occasion pour toute la bande qui a conçu ce beau film d’animation de rivaliser d’imagination pour faire surgir un film coloré et rythmé en diable.

Des thèmes d’actualité. À travers ce voyage, les auteurs peuvent glisser bien des réflexions sur la vie moderne. Évoquer aussi bien l’exclusion et la solitude qu’un monde de l’hyperconnexion avec ces pigeons qui se branchent via les fils électriques ou encore le sort des migrants. Reza Memari souligne justement : « Il ne faut pas avoir peur du drame, même dans un divertissement familial. »

C’est pour cette variété et cette finesse que ce film d’animation nous touche directement et peut réunir toute la famille devant un grand écran.

Photos © 2017 Knudsen & Streuber, Ulysses, Walking e Dog, Mélusine Productions, Den siste skilling. All rights reserved.

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