LE RIRE DE LA MÈRE, de Colombe Savignac et Pascal Ralite – 1h32
Avec Suzanne Clément, Pascal Demolon, Sabrina Seyvecou, Igor Van Dessel
Sortie : mercredi 17 janvier 2018
À mon avis : 3 sur 5
Adrien, timide, n’a pas la vie facile. Bousculé depuis que ses parents sont séparés, il partage son temps entre son père et sa mère. Un jour, il prend conscience d’une douloureuse vérité qui va tout changer, non seulement pour lui, mais également pour toute sa famille : sa mère va disparaître. Le jeune garçon se met à jouer dans une pièce de théâtre pour se rapprocher d’une jeune fille dont il est tombé amoureux…
Ce qui touche dans ce film ?
Avec ce premier long métrage, les cinéastes abordent un sujet pas vraiment nouveau, nouveau. Et pourtant, ils parviennent à faire entendre leur différence en traitant le thème du deuil sans tomber dans les lamentations. Commentaires de Colombe Savignac et Pascal Ralite : « On s’est interdit de tomber dans le pathos, parce qu’on ne voulait pas céder à la facilité. On voulait raconter cette histoire, avec simplicité, quotidienneté et humour parfois. François Truffaut disait que s’il sortait du cinéma avec l’envie de vivre, c’est qu’il avait vu un bon film. C’est ce sentiment que nous voulions transmettre. L’idée que le bonheur et l’envie d’avancer peuvent aussi se construire sur la difficulté, aussi injuste soit-elle. »
La bonne idée des réalisateurs, c’est d’avoir opté pour un casting improbable et qui tourne pourtant rond. Pascal Demolon sort enfin des rôles de flic ou de ténébreux pour montrer sa capacité à jouer ce père, toujours proche de son ex-femme, mais qui essaie de sauver son nouveau couple tout en préservant son fils, déjà déchiré par le divorce et qui doit faire face à la mort annoncée de sa mère. Luttant fièrement contre la maladie, Suzanne Clément tient l’histoire à bout de bras, entre abattement et excès de fausse gaieté quand elle ne noie pas son spleen dans des nuages de clopes. Une fois encore, l’actrice favorite de Xavier Dolan bluffe son monde ! La bonne idée aussi, c’est d’avoir fait de la belle-mère, fort compréhensive, une artiste-peintre, ce qui permet de définir son personnage en quelques scènes. Quand elle autorise Adrien à entrer dans son atelier, c’est une manière tout symbolique de lui signifier qu’elle sera à jamais un soutien pour lui.
Et puis, il y a Igor Van Dessel, absolument remarquable dans le rôle de cet adolescent qui doit apprendre à grandir. Les cinéastes racontent : « Igor, c’est un coup de foudre. Après une semaine de casting, nous l’avions choisi ! Sans aucune hésitation. C’est assez fou parce qu’on cherchait un petit garçon brun, d’environ dix ans. Igor est blond et plus âgé. Il a une maturité surprenante pour un enfant de son âge et une grande finesse dans son jeu. Il a construit son personnage avec une grande intelligence et beaucoup de précision. »
La justesse de la distribution permet de nous faire adhérer sans réserve à une histoire, filmée de manière assez classique, mais émouvante, parfois drôle (avec les séquences insolites où Adrien et son meilleur ami espionnent le cabinet du père médecin de celui-ci) et, en tout cas , en évitant bien des pièges du genre. Un premier film à découvrir sans attendre !


