MATT DAMON EN MODÈLE RÉDUIT

Dans la satire sociale d’Alexander Payne, Downsizing, Matt Damon se retrouve rétréci. Un fable politique à découvrir le 10 janvier sur grand écran.

L’idée du scénario du nouveau Alexander Payne est simple. La surpopulation étant arrivée à un point critique, des scientifiques mettent au point un processus permettant de réduire les humains à une taille d’environ 12 cm : le « downsizing ». Chacun réalise que réduire sa taille est surtout une bonne occasion d’augmenter de façon considérable son niveau de vie. Cette promesse d’un avenir meilleur décide Paul Safranek et sa femme à abandonner le stress de leur quotidien à Omaha (Nebraska), pour se lancer dans une aventure qui changera leur vie pour toujours…

On le sait, le cinéma a toujours été inspiré par la miniaturisation du corps humain depuis les célèbres Poupées du diable, de Tod Browning en 1936. Et la comédie familiale n’est pas en reste avec des opus comme Chérie, j’ai rétréci les gosses en 1989. Cette fois, Alexander Payne marie le film de science-fiction et la satire sociale. Cette fois, l’argument de la surpopulation est, on le voit, le facteur déclencheur et, cerise sur le gâteau, le fait que la femme de J. Paul refuse de le suivre au dernier moment apporte un rebondissement dramatique de plus.Alors que l’Amérique de Trump semble se moquer du pillage des ressources naturelles, Downsizing  est tout sauf une comédie neutre. Et Alexander Payne se sert de son histoire, initiée en 2009, pour montrer une société dirigée par le cynisme, l’intolérance, le pouvoir du fric et le consumérisme. « Paul entame un voyage pour découvrir ce qui va vraiment le rendre heureux« , souligne le réalisateur.

Et il n’est pas innocent que Payne décrive des ouvriers étrangers qui sont isolés dans des bidonvilles en périphérie et qui luttent pour survivre derrière un mur, faisant penser à celui que Donald Trump veut ériger entre le Mexique et les États-Unis. « Le film dresse le portrait d’une personne avec qui on peut totalement s’identifier« , commentait Matt Damon fin août lors de la Mostra de Venise, où le film avait fait l’ouverture. Et d’ajouter : « C’est un film optimiste, même si on évoque à la fin des idées d’apocalypse. »

 

 

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