UN « FANTÔME » QUI FAIT PARLER DE LUI

A l’affiche ce 20 décembre, A Ghost Story, de David Lowery avec Caset Affleck et Rooney Mara fait parler de lui. Pourquoi ? Les raisons !

Trois fois récompensés au Festival de Deauville. La projection du film de David Lowery, de retour avec ses deux acteurs fétiches et qui était précédé d’une solide réputation avec un film comme Les Amants du Texas (2013) a marqué le public et le jury du festival (prix du Jury et celui de la Critique). Le film  a été tourné en dix-neuf jours seulement et un budget de 150 000 dollars et il est annoncé comme le plus expérimental et le plus audacieux du réalisateur.

Une histoire étrange. Celle d’un couple fusionnel qui habite dans une vieille demeure. Elle rêve de déménager mais il refuse. Tué un matin dans un banal accident de voiture, il devient un fantôme qui revient dans sa maison pour observer le quotidien de sa femme qui n’arrive pas à faire son deuil…

Une mise en scène qui ose. En reprenant le format carré 1.33, utilisé à l’époque du cinéma muet, quand il veut figurer l’enfermement du fantôme coincé dans sa maison pour l’éternité, en usant de plans-séquences pour exprimer la durée, le cinéaste impose sa griffe.

La complicité d’un duo d’acteurs . Commentaires de David Lowery : « Je les avais déjà pratiqués, je connaissais l’alchimie cinématographique qui les liait, celle-ci étant évidente, je savais que cela fonctionnerait d’autant plus que le personnage de Casey meurt très vite. Il fallait que l’on sente la chair et l’affection de leur couple, une relation aussi intense et passionnée que possible ».

Une réflexion universelle sur le temps qui passe. La notion de mort est, c’est banal de le dire, inséparable de celle de la vie. « Je suis systématiquement horrifié par la vitesse à laquelle le temps fille. Ce film est une tentative littérale de faire la paix avec le temps qui passe. Que cela me plaise ou non, il passera et tout mon travail finira par devenir insignifiant. Quelque part nous sommes tous des fantômes finalement. Certaines de nos actions et de nos pensées nous permettent de supporter notre méconnaissance de notre âme » souligne le réalisateur.

Les amateurs des contes existentiels seront sans doute tentés par un tel exercice de style.

 

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