Genre à part et prisé du cinéma, la comédie musicale a fait rêver des générations de spectateurs. Christophe Champclaux et Linda Tahir-Mériau lui rendent hommage dans un livre éponyme (*) où ils célèbrent un genre qui a marié, musiques, ballets et une joie de vivre certaine…
En préface de La Comédie musicale, Claude Lelouch raconte comment son père a séduit sa mère durant la projection du Danseur du dessus, avec Fred Astaire et Ginger Rogers. Et d’ajouter : » Il fallait oser suivre une femme, s’asseoir à côté d’elle. Il fallait un certain culot. Mon père adorait le cinéma, ma mère aussi. Je naissais quelques mois plus tard, en octobre 1937. Je sais d’où je viens… Et je suis fou de comédies musicales ! «
Cette année, le triomphe de La La Land, à la mise en scène spectaculaire et tonique à souhait, a prouvé la vitalité d’un genre qui a commencé sur grand écran avec Fred Astaire et Ginger Rogers dans les années 30 avec des films comme Sur les ailes de la danse. Il est vrai, le nom de Fred Astaire est associé à bien des perles du cinéma musical. Une passion qui remonte à loin : le 28 novembre 1917, Fred et Adele Astaire avait participé à l’inauguration du Theatre on the Roof sur Times Square, comme le rappelle ce livre. Des évolutions musicales capitales de ce duo ne demeurent que le souvenir d’une bande d’actualités Vitaphone d’une vingtaine de minutes produite en 1931 mais qui a disparu avec le temps.
Des stars de la comédie musicale, il y a en aura bien d’autres : de Judy Garland à Gene Kelly en passant par Leslie Caron, Cyd Charisse, évoluant avec grâce dans des histoires plus ou moins bien ficelées. Une chose est sûre : la perfection technique de certaines séquences reposent sur un travail perfectionniste de certaines étoiles du genre Ainsi en 1953, dans Tous en scène, Fred Astaire, fidèle à sa discipline rigoureuse, refuse de faire avec Cyd Charisse un enchaînement réglé par Michae Kidd pour une simple raison : il l’a déjà utilisé dans un film avec Ginger Rogers quinze ans plus tôt. Ce n’est pas pour rien que Leslie Caron déclare un jour : « Lorsque des années durant, vous passer un nombre incalculable d’heures à la barre, à vous entraîner encore et encore, cela reste avec vous toute votre vie. »
En France, il y eu bien sûr la parenthèse enchantée des films de Jacques Demy et, malgré la faiblesse de certains scénarios, Luis Mariano a aussi marqué les écrans par les versions animées du Chanteur de Mexico. Mais, comme les auteurs de l’ouvrage le soulignent, il a manqué au Basque chantant un Vincente Minnelli pour « valoriser sa carrière cinématographique. »
Très richement illustré, ce livre est accompagné du DVD de Mariage royal, de Stanley Donen (1951) avec Fred Astaire et Jane Powell qui comporte en prime trois documents audio de Thierry Lebon, notamment Tap Dance, le jazz au bout des doigts, avec notamment Bérénice Béjo, Pascal Légitimus et Marie-Claude Pietragalla.
Bref, ce livre rend un hommage vibrant et plaisant à l’âge d’or de ce genre cinématographique.
(*) Ed. Le Courrier du livre
