CAMILLA JORDANA, PROFESSION ACTRICE

Dans Le Brio, d’Yvan Attal, à l’écran le 22 novembre, Camilla Jordana prouve que jouer la comédie n’avait pour elle rien d’une passade.

Il faut bien le dire : si l’on avait parié naguère que la jeune chanteuse révélée par La Nouvelle Star sur M6 en 2009 allait faire carrière au cinéma, on aurait provoqué des sourires amusés, voire des éclats de rire. Et pourtant, après des rôles pour « chauffer la machine » et se faire un nom au cinéma (La Stratégie de la poussette, Nous trois ou rien, où son plaisir de jouer semblait pourtant évident), Camilla Jordana donne cette fois la réplique en grand à Daniel Auteuil dans la comédie sociale d’Yvan Attal : Le Brio. C’est l’histoire de Neïla Salah, enfant de Créteil, qui rêve de devenir avocate. Inscrite à la grande université parisienne d’Assas, elle se confronte dès le premier jour à Pierre Mazard, professeur connu pour ses provocations et ses dérapages. Pour se racheter une conduite, ce dernier accepte de préparer Neïla au prestigieux concours d’éloquence. A la fois cynique et exigeant, Pierre pourrait devenir le mentor dont elle a besoin… Encore faut-il qu’ils parviennent tous les deux à dépasser leurs préjugés.

Pour expliquer son choix de tourner une telle histoire, Yvan Attal souligne : « Il y avait un sujet qui m’intéressait. Non pas le garçon manqué, ni le foot et le rap en banlieue mais justement l’itinéraire d’une jeune femme qui refuse de rentrer dans ces cases pour avancer. Le film devenait pour moi, un peu moins « comédie » et d’ailleurs c’est une direction que je voulais prendre de manière générale en tant que metteur en scène. Les producteurs, Dimitri Rassam et Benjamin Elalouf, ont accepté de me suivre. » En prime, ce sujet touchait Yvan Attal qui a grandi à Créteil et s’est ouvert au monde grâce au théâtre.

Pour Camilla Jordana qui eut ses premiers émois cinématographiques en découvrant les personnages de femmes des films d’Almodovar et qui a pris, gamine, des cours de théâtre, ce personnage lui permet de trouver un rôle fort. Car, pour elle,   jouer au cinéma ne date pas d’aujourd’hui. Confidences : « Là où j’ai grandi, le milieu artistique n’était autre qu’amateur. Le fait d’être une artiste et la vie que je mène aujourd’hui avec mes copains artistes n’était pas un avenir accessible pour moi. Et puis la musique est devenue mon métier… J’ai rapidement dit à mon manager de l’époque que si les rêves se réalisaient, j’en avais un autre : être comédienne ! J’ai donc rencontré mon agent à ce moment-là et j’ai commencé à passer des castings… »

Mais, pour autant, elle n’a jamais voulu jouer pour faire de la figuration et utiliser son capital sympathie de chanteuse : « Il faut que j’aie le sentiment de pouvoir mettre ce que je suis au service d’un personnage qui n’est pas moi, que je ressente une espèce d’urgence à raconter un destin étonnant ou inspirant. Si ce n’est pas le cas, je préfère laisser la place. »

Visiblement, son obstination à décrocher le rôle a été payante et la jeune comédienne (et chanteuse) a pris un vrai plaisir à se laisser aller devant la caméra d’Yvan Attal, face au professeur hautain et un brin méprisant campé par Daniel Auteuil. Pour conclure, Camilla Jordana note : « La curiosité n’est pas un vilain défaut. J’adorerais savoir mixer, écrire des livres, faire de la photo… Chaque film m’éduque, m’élève, me fait évoluer. »

Un « détail » prouve que l’artiste a eu raison dans ses choix : elle figure sur la liste des 18 jeunes comédiennes présélectionnés pour le prochain César du meilleur espoir féminin.

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