LA MUSIQUE DU THRILLER FANTASTIQUE DE LANTHIMOS

Prix du scénario au dernier Festival de Cannes, La Mise à mort du cerf sacré, de Yorgos Lanthimos (sorti le 27 octobre) est une tragédie moderne dont la musique originale  mêle musique classique à des œuvres plus contemporaines.

Pour ce nouveau long métrage (The Killing of a Sacred Deer), Yorgos Lanthimos s’inspire du mythe d’Iphigénie. Le pitch ? Steven, un brillant chirurgien, prend sous son aile un adolescent. Progressivement, celui-si s’immisce  au sein de sa famille et devient de plus en plus menaçant au point de contraindre le praticien, coupable d’avoir opéré un patient en état d’ébriété,  à un choix des plus douloureux… Avec un casting clinquant – Colin Farrell, Nicole Kidman et le remarqué Barry Keoghan dans le rôle de l’adolescent, en fils du patient qui n’a pas survécu- ce drame joue sur deux tableaux : celui de la tension psychologique et celui de la comédie noire.

Pour accompagner ce récit qui joue sur les nerfs du spectateur, le cinéaste a opté pour une musique originale (*) qui joue sur la diversité même si les extraits classiques sont nombreux et confèrent une certaine solennité au récit : un extrait du Stabat Mater, de Schubert; deux partitions de Ligeti notamment. Ainsi découvre t-on sur le disque des œuvres originales de l’accordéoniste finlandais Janne Rättyä, notamment son De Profundis, et la chanson Burn, d’Ellie Gouding, interprété par Raffey Cassidy. Une musique originale qui n’est pas étrangère à l’atmosphère lourde d’un récit qui évoque le Théorème de Pasolini avec l’intrusion de l’étranger dans une famille ou le Shining, de Kubrick pour la présence constante de la steadycam qui permet des mouvements de caméra audacieux et de suivre au plus près les protagonistes de cette tragédie moderne en forme de thriller fantastique.

(*) Disque Milan Music

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