DIEU LEUR A DONNÉ LA FOI

SILENTIUM, de Sobo Swobodnik – 1h25

Documentaire

Sortie : mercredi 1er novembre 2017

À mon avis : 3 sur 5

Le pitch ?

Quatre religieuses, vingt-six moutons et un couvent. Loin de la civilisation moderne, au bord du Jura Souabe, les règles de Saint Benoit sont strictement respectées depuis des siècles par les sœurs de Notre-Dame. Leur vie est guidée par la prière et le travail. Mais la spiritualité et la tranquillité du couvent doivent se confronter à la vie moderne et à la laïcité.

Et alors ?

Metteur en scène, comédien et écrivain – il a plusieurs pièces de théâtre à son actif- Sobo Swobodnik nous immerge dans le quotidien des quatre religieuses et du prêtre qui vivent dans le couvent de Habsthal. Un couvent de Bénédictins et de Bénédictines  aujourd’hui presque déserté.

Vieux de 750 ans,  situé dans une province de la Haute-Souabe, il  abritait jadis de nombreux habitants et avait , jusque dans les années 60, conservé une activité agricole et de nombreux ateliers. Avec une caméra qui filme au plus près les moniales et prêtre, ce document nous fait partager ce quotidien fait de nombreuses taches pratiques et de spiritualité. Avec une image délavée, froide, il montre bien l’austérité de ces personnes qui ne vivent que pour et par Dieu au rythme quotidien des repas pris en commun, des prières…

Et l’on mesure bien la tension entre la sainteté et les affaires quotidiennes trop humaines. Un détail ne peut que susciter l’interrogation : ces religieuses laissent parfois surgir un sourire, voire un fou rire (autour d’un jeu partagé à quatre) mais, le plus souvent, semblent vivre, sinon dans une certaine tristesse, du moins dans une vraie mélancolie. Comme si elles étaient les survivantes d’un monde en voie de disparition.

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19574072&cfilm=231469.html

Le réalisateur revient sur cette aventure en ses termes : « Chez les Bénédictines, dans le Habsthal, j’ai eu l’impression d’une vie décélérée qui semblait être peu en accord avec ma vie quotidienne marquée par l’agitation continuelle. Celle-ci me semblait être une île lointaine, reposant en elle-même, au milieu d’un océan mugissant. Mais c’était surtout cette forme de vie clairement structurée, ce projet de vie radical, marqué par la renonciation, la prière, la foi inébranlable et la réduction à ce qui leur est essentiel qui m’a fasciné chez les moniales. À tout cela s’ajoutait encore un calme indescriptible qui menaçait d’ébranler mes idées figées à propos de la vie monacale et de me faire perdre tout mon calme. Pour retrouver ce calme, je me suis retiré dans ce couvent , « armé » d’une caméra et de quelques microphones. »

Le pari est réussi. Pour autant, l’austérité de l’opus a de quoi en dérouter plus un même si, loin de toute préoccupation religieuse, il porte un regard intéressant dans une époque où la vitesse devient une règle de vie.

 

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