DUPONTEL : C’EST SA DER DES DER !

   

Indéniablement, c’est le film français attendu de l’automne. En adaptant Au revoir là-haut, le prix Goncourt 2013, Albert Dupontel a trouvé un univers où exprimer son humour noir sur une farce dénonçant le massacre de 14-18. À découvrir le 25 octobre.

Avec Au revoir là-haut, Pierre Lemaitre avait réussi le pari de signer un thriller historique d’une noirceur jubilatoire. L’histoire de deux rescapés de la boucherie de 14-18 qui décident de prendre leur revanche par un juteux trafic sur le dos des anciens combattants… Après avoir reçu un si médiatique prix, Beaucoup de cinéastes et producteurs avaient courtisé le romancier pour acquérir les droits de

« AU REVOIR LÀ-HAUT » Réalisé par Albert DUPONTEL

son livre. Il a tranché pour Dupontel. Explications : « J’avais vu tous ses films. J’y retrouvais les tonalités drôles, caustiques, exubérantes mais aussi noires, que je mets dans mes livres. On s’est rencontrés, on a discuté et on s’est tout de suite aimés. »

Le romancier n’a eu qu’une exigence : que ses personnages ne soient pas ridicules à l’écran. En revanche, il a laissé libre Albert Dupontel de raconter l’histoire du point de vue d’Edouard Péricourt, un personnage dadaïste et révolté, et non plus de celui d’Albert Maillard et lui a permis de changer même la fin de l’histoire. Commentaires d’Albert Dupontel qui dit avoir dévoré le roman en deux nuits : « Ce qui me parlait le plus, c’étaient les protagonistes, car ce sont des archétypes sociaux : la brute capitaliste, affairiste, qui ne s’occupe pas de ses enfants, le prédateur social en devenir ou le pauvre gars qui subit sont des clichés qui traversent les époques. »


Au départ prévu pour Bouli Lanners, qui a dû abandonner le projet pour des raisons de santé, le rôle de Maillard a finalement échu au réalisateur lui-même. « Je m’y suis collé la mort dans l’âme. C’est le seul bémol de cette aventure, d’ailleurs, car c’était très fatigant d’avoir deux casquettes et je n’avais pas envie de me mettre dans cette situation. C’est un peu comme attendre un plat et que, au final, on vous demande de le cuisiner vous-même. »

Pour animer cette aventure épique, Dupontel a pu s’appuyer sur un casting des plus solides. Que ce soit Laurent Lafitte en méchant non dénué d’une malice certaine à Niels Arestrup, idéal pour incarner le père du « héros », Emilie Dequenne ou encore Mélanie Thierry. Quant à Edouard Péricourt, il est joué avec le brio qu’on lui connaît par Nahuel Perez Biscayart qui, depuis ce tournage, a explosé avec 120 Battements par minute. Déniché par un casting, l’acteur a tout de suite séduit le réalisateur : « Il m’est immédiatement apparu comme l’Edouard que je cherchais. Son regard bleu si expressif lui permettait de jouer avec les yeux et le corps. »

Film épique et farce politique, l’adaptation signée Dupontel est parée pour embarquer un large public dans la salle cuisine de cette guerre qui devait être la « der des der »… Le tout raconté avec un ton et un humour -noir et grinçant- qui n’appartient qu’à cet ancien étudiant en médecine passé derrière la caméra.

 

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