UNE FEMME DEBOUT

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19573608&cfilm=247076.html

LATIFA, LE CŒUR AU COMBAT, de Olivier Peyon et Cyril Brody – 1h37

Documentaire

Sortie : mercredi 4 octobre 2017

À mon avis : 4 sur 5

Le pitch ?

Quand son fils Imad est assassiné par un terroriste, Mohamed Merah, le monde de Latifa Ibn Ziaten, sa mère  bascule. Pourtant elle refuse de perdre espoir, et parcourt les villes de France dans un seul but : défendre la jeunesse des quartiers et combattre la haine avec la tolérance et l’écoute. Elle transforme ainsi chaque jour son destin singulier en un combat universel.

Ce qui touche dans ce documentaire ?

« Le projet du film est né d’une discussion avec Carole Scotta, de Haut et Court, qui avait notamment produit mon long-métrage documentaire ‘Comment j’ai détesté les maths’. C’était en mars 2015, quelques semaines après les attentats contre la rédaction de Charlie Hebdo et l’hyper-cacher de la Porte de Vincennes. À l’époque, on voyait beaucoup Latifa Ibn Ziaten dans les médias. L’association qu’elle avait créée en 2012 après l’assassinat de son fils Imad par Mohamed Merah était constamment sollicitée depuis les attentats de janvier. Pour les politiques comme pour les journalistes, Latifa apparaissait comme un recours. Carole Scotta l’avait vue à la télévision et voulait faire quelque chose pour relayer son action. Lorsque j’ai rencontré Latifa, j’ai découvert une femme vivante, avec de l’humour, loin de l’image de mater dolorosa relayée dans les médias. Il y avait de la complexité dans ses sourires, du contraste entre la douleur du deuil et une vitalité plus forte que la mort » souligne Olivier Peyon .

A travers cette personnalité pas banale – au fil des rencontres, on mesure combien Latifa Ibn Ziaten est capable de s’adapter à tous les auditoires, à répondre à toutes les questions, même agressives – on mesure tout ce que les attentats meurtriers récents ont pu véhiculer de caricature et d’anathèmes.

Femme libre – dans son Maroc natal, elle a préféré épousé l’homme dont elle était amoureuse que celui que sa famille avait choisi – Latifa semble une personne indestructible, même si, parfois, au détour d’un témoignage, une larme perle à ses paupières. Elle se refuse à incarner l’image de « l’immigrée modèle », de la mère d’un « héros », mais, par son témoignage montre bien la fracture bien réelle entre deux types d’immigrés : ceux qui ont fait un parcours notable dans la République et ceux – une partie des interlocuteurs actuels de cette mère devenue conférencière pour la paix publique – qui, comme le disent les réalisateurs, « ne se sentent pas français, parce qu’ils ne s’estiment pas reconnus comme tels. »

Et, malgré certaines redites dans les images, on reste surpris au terme de ce documentaire, par la capacité de cette femme à être aussi à l’aise face au président de la République que devant des taulards qui l’interpellent. Ce parcours d’une femme qui, comme dans les tragédies grecques, campent magnifiquement une récitante – mais de sa propre vie – sans dissimuler les cicatrices intimes mériterait d’être montré dans toutes les classes de France.

Une femme généreuse dont le récent combat a conduit des enfants juifs et palestiniens – après des tractations sans fin- à venir ensemble en voyage en France. Une image symbolique du combat de cette mère de tous les courages.

Découvrez son association en un clic

 

Laisser un commentaire