IRAN : LES JEUNES FILLES ET LA PRISON

DES RÊVES SANS ÉTOILES, de Mehrdad Oskouei – 1h16

 Documentaire

Sortie : mercredi 20 septembre 2017

À mon avis : 3 sur 5

Le pitch ?

À Téhéran, dans un centre de détention et de réhabilitation pour mineurs, des adolescentes détenues pour crimes et délits, voient leur vie s’écouler ou gré des rires, des chants et de la mélancolie. L’ennui de leur vie et la peur de ce qui les attends dehors, rythment leur quotidien. Le cinéaste Mehrdad Oskouei, filme avec une grand proximité et beaucoup d’empathie, l’atmosphère et l’humeur de ces jeunes filles désabusées.

Et alors ?

Le tournage de ce documentaire sur un centre de détention pour jeunes filles en Iran a demandé plus de six ans d’effort à Mehrdad Oskouei (Les Derniers Jours de l’hiver en 2011 qui connut un beau succès en France) , un cinéaste qui avait d’abord pensé à tourner un film sur les enfants des centres. Une fois l’autorisation obtenue, il a fallu vaincre une double réticence : celle des jeunes filles emprisonnées mais aussi celle des officiels de l’Organisation de prisonniers d’État. Si ces deux premiers films les avaient touchés, le cinéaste a eu le droit de tourner à une seule condition : que ce doc ne soit pas diffusé à la télévision en Iran et soit réservé aux festivals, aux universités et aux centres culturels.

Une fois ces difficultés aplanies, Mehrdad Oskouei   est parvenu à vaincre les réticences de ces jeunes femmes qui, pour la plupart, ont vécu des problèmes sérieux avec les hommes dans leur passé. À partir de là, il a construit son scénario sur l’idée des causes qui ont poussé des femmes, si jeunes, à être emprisonnées. Il souligne : « Une fois dans le centre, j’avais besoin de trouver les personnages de mon histoire. C’était l’épine dorsale du film. J’ai trouvé les protagonistes après avoir tenu de longs entretiens, pour déterminer le film conducteur. Les membres du personnel ont aussi été d’une grande aide. Certains protagonistes ont quitté l’histoire, parce qu’elles ne voulaient pas partager leur histoire avec la caméra, ou pour d’autres raisons. Quand nous avons commencé, je ne savait pas à quoi m’attendre et, sur ce film particulièrement, il y a eu des surprises tout le temps. »

A l’arrivée, on est surpris de voir à quel point le cinéaste est parvenu à obtenir, sans aucun voyeurisme, des confidences, ce qui permet de faire une description sans fard de toute la société iranienne avec en toile de fond les quartiers les plus oubliés de Téhéran. Il y a même d’étonnantes séquences de camaraderie autour d’un repas de fête pour ces détenues – incarcérée pour meurtre, toxicomanie, vols de voitures, fugue – retrouvant ponctuellement leur âme d’enfant.  Une autre vision d’un Iran au quotidien.

 

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