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Un doc aussi passionnant qu’émouvant : Kaboul Cinéma – Une vérité fragile témoigne de l’urgence de préserver la mémoire cinématographique en Afghanistan. Passionnant et émouvant.
Kaboul Cinéma- Une vérité fragile, c’est l’histoire d’un combat qui semble, sur le papier, perdu. Hier emprisonné par le régime des Talibans pour son activité de cinéaste, Ibrahim Arify se bat, avec un groupe de cinéphiles pour exhumer le passé cinématographique de son pays. Dans son documentaire, qui a été sélectionné pour représenter la Nouvelle-Zélande aux Oscars, Pietra Brettkelly filme le travail de fourmis de ces amoureux du 7ème art et de la liberté de créer sans entraves. Ils se souviennent d’un pays où dans des temps anciens les cinémas fonctionnaient jour et nuit. Depuis, le régime des talibans a voulu détruire ce passé animé.
On suit alors Ibrahim Arify qui se bat, avec une rare autorité, pour préserver 8 000 heures d’images que des cinéphiles avaient cachées au risque de finir pendus sous l’ère talibane. Dans le fatras incroyable de la cinémathèque locale qui n’est plus qu’un local poussiéreux et dévasté, ces hommes retrouvent le sourire en retrouvant les images d’actualité de toute une époque où l’Afghanistan n’était pas encore ravagé par de multiples conflits plus sanglants les uns que les autres. On ne peut qu’être ému par le témoignage de son gardien qui a habité dans ce lieu depuis trois décennies et dont la silhouette et le visage portent les traces d’années noires (il est mort avant la sortie du film qui lui est dédié). Il en est de même quand le cinéaste fait le tour du pays pour diffuser les images retrouvées et restaurées à la population locale qui ne boude pas son plaisir d’avoir retrouvé ce passé oublié.
Si Ibrahim Arify a quitté le pays pour regagner l’Allemagne au moment des élections présidentielles, on apprend dans le bonus comment il est depuis revenu au pays pour diriger cette cinémathèque qui renaît de ses cendres. Un voyage magnifique au pays de la mémoire d’un cinéma menacée de disparition.
