Auteur du film culte Massacre à la tronçonneuse et l’un des grands noms du film d’horreur, le réalisateur américain Tobe Hooper est mort à l’âge de 74 ans dans la ville californienne de Sherman Oaks.
Avec ses petites lunettes cerclées et ses allures de professeur débonnaire, Tobe Hooper n’avait pas le physique de ses films. Il est vrai, le réalisateur de Massacre à la tronçonneuse a marqué à jamais le grand écran de ses histoires d’horreur et d’action. A plus de 30 ans à peine, il avait, avec cet opus sanglant, révolutionné le genre et fait frémir les salles de cinéma du monde entier. Le film avait fait scandale à sa sortie : présenté à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes en 1975, il fut interdit en raison de son extrême violence dans plusieurs pays dont la France et le Royaume Uni. Dans ce pays, il ne sera vu que vingt-cinq ans plus tard !
Le style de Tobe Hooper était à mille lieues des films de vampires et autres zombies. Sa violence à lui était d’un réalisme total. Pour troubler son monde, le réalisateur savait distiller la violence avec un souci du détail et une bande-son glaçante.
Massacre à la tronçonneuse – dont le budget ne fut que de 300.000 dollars- devint le film indépendant le plus rentable des années 70, selon le magazine américain de référence : Variety. Hooper avait même été nommé pour trois oscars. Le pitch était d’une redoutable efficacité : le film raconte le sort funeste de cinq jeunes gens tombés en panne d’essence au Texas et qui partent frapper à la porte d’une ferme isolée. Dans ce coin paumé de l’Amérique dite profonde, leur chemin va croiser celui d’une famille de dégénérés : ils deviennent les victimes de « Leatherface », un homme au masque en peau humaine.
En 1986, Hooper en fera une suite sans rencontrer le même succès. Entre ces deux dates, Tobe Hooper signera d’autres films d’horreur : Le Crocodile de la mort (1977) et Massacre dans un train fantôme (1981) et surtout Poltergeist en 1982, produit par un certain Steven Spielberg, un film qui va marquer le box-office. Ensuite, la carrière du réalisateur passera par la télévision plus que par le cinéma. Même s’il a tourné en 2013 un long métrage aux Emirats arabes unis, Djinn, un film d’horreur en langue arabe qui ne sortira finalement qu’en DVD.
A l’origine professeur, Tobe Hooper, natif d’Austin au Texas, a sans doute vu sa carrière marquée à tout jamais par ce Massacre à la tronçonneuse. Il avait dit : « C’est difficile de parler de malédiction pour quelque chose qui m’a permis de payer les factures et de gagner ma vie. Mais oui, ce succès m’a enfermé. (…) J’aurais aimé pouvoir tourner quelque chose comme Chinatown… »
