Depuis le 5 juillet, les cinémas proposent en France une rétrospective Andreï Tarkovski, un des cinéastes russes les plus célèbres mort en 1986.
Tout un été pour redécouvrir Tarkovski, l’un des plus brillants cinéastes russes qui a laissé une empreinte forte dans l’histoire du cinéma avec des films aussi forts cinématographiquement que
différents les uns des autres. D’Andréï Roublev à Stalker, mystérieuse
histoire de fin du monde où les personnages ne parlent plus, Tarkovski a signé une œuvre dense, originale, imprégnée parfois de l’ancienne culture russe et d’une grande liberté d’inspiration. `
Un univers créatif qui a contraint le cinéaste à subir les foudres de la censure soviétique – Solaris par exemple, qui a reçu le Grand prix spécial du jury au Festival de Cannes en 1972 avait connu 48 coupures imposées – le poussant à émigrer définitivement en 1981 pour s’établir en Italie. C’est là qu’il tournera Nostalghia, coécrit avec Tonino Guerra, le scénariste de Michelangelo Antononioni, un opus très autobiographique qui évoque la nostalgie des Russes coupés de leurs racines.Ayant souvent un arrière-plan philosophie, cinq de ses films ressortent sur grand écran remastérisées en numérique 4K. (Stalker sort aussi en Blue-ray). De plus, Andreï Tarkovski est actuellement à l’honneur du Festival international de la Rochelle alors que la Cinémathèque Française lui consacre une rétrospective intégrale du jusqu’au 12 juillet. De quoi replonger dans une œuvre d’une extraordinaire densité.
Le mot de la fin à Bergman qui fut proche de Tarkovski à la fin de sa vie et l’aida à tourner son dernier film : « Quand je découvris les films d’Andreï Tarkovski, ce fut pour moi un miracle. Je me trouvais, soudain, devant la porte dont jusqu’alors la clé me manquait. Une chambre où j’avais toujours voulu pénétrer et où lui-même se sentait parfaitement à l’aise. »
Quelques images
L’Enfance d’Ivan
Andreï Roublev
Solaris

La filmographie de Tarkovski marque durablement une cinéphilie mais aussi une personne. Je distingue, en tout cas, un avant et un après Tarkovski. Chacune de ses œuvres a son sens, mais toute son oeuvre, dans son entièreté, constitue quelque chose de très harmonieux, personnel et profond. Un cinéaste qui cherchait avant tout à créer des œuvres d’art, et à se servir de l’art dans ce qu’il a de plus pur et brut pour faire ressentir de nombreuses choses au spectateur, et aborder des thématiques fondamentales.