THE LAST GIRL – CELLE QUI A TOUS LES DONS, de Colm Mc Carthy – 1h52
Avec Gemma Arterton, Glenn Close, Paddy Considine
Sortie : mercredi 28 juin 2017
Je vote : 3 sur 5
Le pitch ?
Au fin fond de la campagne anglaise, une base militaire héberge et retient prisonniers un groupe d’enfants peu ordinaires qui, malgré le fait d’avoir été infectés par un agent pathogène « zombie » qui a décimé la planète, demeurent capables de penser et de ressentir des émotions. Lorsque la base est attaquée, Melanie, qui semble être la plus surdouée d’entre eux, réussit à s’échapper en compagnie de son professeur, de deux soldats et d’une biologiste qui ne voit en elle qu’un cobaye indispensable à la découverte d’un vaccin. Dans une Angleterre dévastée, Melanie doit découvrir qui elle est vraiment et décider ainsi de son propre sort comme celui de l’humanité tout entière.
Ce qui surprend dans ce thriller ?
En adaptant l’histoire originelle – une courte nouvelle de Mike Carey qu’il avait déjà adaptée pour en faire un scénario – Colm McCarthy a voulu développer des nouveautés scénaristiques pour faire tenir la route à ce film de zombies. Il souligne : « J‘ai fini par écrire une première version du film, et puis des chapitres du livre, et puis une deuxième version du film, et d’autres chapitres encore ». Il a tenu à ce que l’origine des zombies soit plausible et c’est ainsi qu’il a eu l’idée du champignon Ophiocordyceps unilateralis. En fait, c’est un parasite qui attaque les fourmis de la forêt tropicale amazonienne. Les spores se déposent sur l’insecte et le champignon se développe dans le corps de l’insecte en prenant possession de son système nerveux ».
Avec un tel fléau planétaire, le cinéaste a trouvé le biais pour construite ce film de zombie à la structure classique, celle d’un groupe de survivants qui tentent d’échapper à l’hécatombe. Toute la première partie du film est assez efficace, notamment celle, inquiétante à souhait, du camp retranché où les adolescents sont prisonniers, façon Guantanamo. Et, avec la jeune Sennia Nanua n’est pas pour rien dans l’efficacité de cette
première partie car elle peut glisser un sourire ironique sans perdre d’une ingénuité certaine dans une histoire où la violence est omniprésente.
C’est dans ce hôpital désaffecté découvert par hasard par le régisseur d’extérieurs qu’une partie importante du film a été tourné et ce décor confère une atmosphère oppressante à un récit efficace. « C’était inimaginable – le papier peint des couloirs qui se décollait, le lierre qui rentrait par les fenêtres… C’était exactement le type d’architecture délabrée qui nous obsédait et sur laquelle on fantasmait depuis le début ! », commente Colm McCarthy.
Utilisant bien des clins d’œil au film de genre – du Silence des agneaux à La Nuit de morts-vivants – cet opus est un thriller solide, avec l’apparition inattendue d’une Glen Close en médecin qui veut sauver le genre humain. En revanche, la dernière partie du film manque un brin de surprises et certaines scènes, gratuitement sanguinolentes, n’apportent rien de plus au suspense.
