FIORE, de Claudio Giovannesi – 1h49
avec Daphné Scoccia, Josciua Algeri, Valerio Mastandrea
Sortie : mercredi 22 mars 2017
Je vote : 3 sur 5
Daphné est une adolescente de 17 ans, frêle, jolie, paumée, qui survit dans le métro de Rome en braquant les usagers pour leur voler leur téléphone. Arrêtée, condamnée, elle atterrit dans une prison mixte pour mineurs. Elle y rencontre Josh, rebelle, romantique, à fleur de peau – comme elle. Au sein d’un univers répressif où tout contact entre filles et garçons est interdit, au rythme des conversations échangées d’une cellule à l’autre et des messages clandestins, Daphne et Josh tombent amoureux.
Pourquoi y aller ?
Claudio Giovannesi est un réalisateur déjà remarqué par ses précédents longs métrages (La Maison sur les nuages; Ali a les yeux bleus) et qui a aussi réalisé plusieurs épisodes de la deuxième saison de la série télévisée Gomorra. Cette fois, il nous plonge dans les conditions de vie des centres de détention pour mineurs, en suivant la vie de cette adolescente qui vit de braquages avant de se faire coffrer. Pour cette description, il a pris le parti de décrire comment elle parvient à communiquer avec un autre détenu qui l’a séduite. « Je voulais donc raconter une histoire d’amour semée d’embûches« , dit le réalisateur. Et de poursuivre : » Malgré la détention, de véritables histoires d’amour parviennent à naître : des relations faites de lettres, de regards d’une cellule à l’autre et de brèves conversations, le tout à l’abri de la police pénitentiaire. »
Avec un sens du petit détail qui a du sens, il parvient à nous faire partager la promiscuité, le regard des autres détenus comme celui des surveillants, la routine des petits gestes. En jouant aussi sur une certaine idée de pureté qu’incarne très bien Daphné. Pour rester le plus juste possible, il a passé quatre mois avec les scénaristes comme enseignants bénévoles dans un établissement bénévole.En partant du principe du point de vue unique – celui de Daphné- il montre bien la double expérience d’une première fois pour cette jeune femme : celui de la prison et celui du premier amour.
Dénichant Daphné Scoccia par un patient casting qui l’a conduit dans un restaurant de Rome où elle était serveuse, Claudio Giovannesi a eu la main heureuse, tant cette jeune actrice peut exprimer tour à tour une grande force mais aussi une faiblesse. Et porte ce récit de bout en bout. Après on peut trouver que le scénario manque parfois de ressort pour nous tenir en haleine sur la durée et que le film n’évite pas certaines longueurs. En tout cas, on ne peut rester insensible à cette tranche de vie et cette romance née à l’ombre des barreaux.

