NATALIE PORTMAN À LA PRÉSIDENCE

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JACKIE, de Pablo Larraín – 1h40

Avec Nathalie Portman, Peter Sarsgaard, Greta Gerwig, John Hurt

Sortie : mercredi 1er février 2017

Je vote : 4 sur 5

Director Pablo Larrain and Natalie Portman on the set of JACKIE. Photo by Pablo Larrain. © 2016 Twentieth Century Fox Film Corporation All Rights Reserved
Pablo  Larrain dirigeant Natalie Portman  © 2016 Twentieth Century Fox Film Corporation

Le pitch ?

22 novembre 1963 : John F. Kennedy, 35ème président des États-Unis, vient d’être assassiné à Dallas. Confrontée à la violence de son deuil, sa veuve, Jacqueline Bouvier Kennedy, First Lady admirée pour son élégance et sa culture, tente d’en surmonter le traumatisme, décidée à mettre en lumière l’héritage politique du président et à célébrer l’homme qu’il fut.

Ce qui touche dans ce film ?

Pablo Larraín est décidément à l’heure des biopics. Après son très réussi Neruda, voilà un deuxième opus, consacré à la figure de Jackie Kennedy, le premier film que le cinéaste chilien a tourné en anglais. A l’origine, Larraín ne devait pas réaliser le film, mais Darren Aronofsky qui avait prévu de diriger Rachel Weisz pour incarner Jackie. In fine, Aronofsky n’est resté que le producteur du film. Si l’histoire de la veuve du célèbre Président américain a déjà inspiré bien des films, Pablo Larraín a choisi de recentrer l’histoire sur une période très courte, celle des jours qui ont suivi l’assassinat de son mari JFK, dont elle fut la première actrice, et ce bien malgré elle. Et pourtant, le cinéaste et son scénariste,  Noah Oppenheim – il a reçu le prix du meilleur scénario au dernier Festival de Venise –  sont parvenus à nous faire partager les émotions de cette femme forte qui décide de ne pas baisser les gardes et que l’hommage national rendu à son mari soit le plus fort possible.


Comme dans No, le cinéaste parvient à jouer avec maestria avec les images d’archives en les intégrant subtilement dans sa narration. Et la mise en scène de ce biopic est d’un rare raffinement nous faisant partager au plus près l’exercice de ce deuil national en forme de séisme politique.

Caspar Phillipson as "John Fitzgerald Kennedy" and Natalie Portman as "Jackie Kennedy" in JACKIE. Photo by William Gray. © 2016 Twentieth Century Fox Film Corporation All Rights Reserved

Et puis, il y a Nathalie Portman qui fait ici une performance éblouissante dans le rôle de cette femme déchue qui voit tout un monde s’écrouler devant elle et ses enfants. Avec un jeu tout en intériorité, elle parvient à passer d’un abattement profond à une excitation subite. Elle ne joue pas la copie pure, la performance pour la performance, mais incarne simplement – ce qui est le plus dur – sa partition. Parvenant notamment à retrouver la manière de parler et le timbre si singulier de Jackie. L’histoire est portée aussi par la superbe BO de Mica Levi qui entretient autour d’elle un halo de suspense. Portman porte l’histoire avec une vraie élégance. Face à elle, c’est l’acteur danois Caspar Phillipson qui campe parfaitement bien le président assassiné. Le film est aussi l’occasion de découvrir John Hurt, l’acteur décédé la semaine dernière, dans le rôle d’un pasteur confesseur de Jackie.

Reste à savoir si Nathalie Portman décrochera un nouvel Oscar pour une telle performance. Elle le mériterait amplement… même si Isabelle Huppert semble une rude rivale.

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