VALLEY OF STARS, de Mani Haghighi – 1h48
Avec Amir Jadidi, Homayoun Ghanizadeh, Ehsan Goudarzi
Sortie : mercredi 25 janvier 2017
Je vote : 2 sur 5
Le pitch ?
23 janvier 1965. Le lendemain de l’assassinat du Premier Ministre iranien, l’agent Babak Hafizi est envoyé par la police secrète sur l’île de Qeshm, à l’est du Golfe Persique, pour enquêter sur le suicide suspect d’un dissident en exil. Parcourant la mystérieuse vallée des étoiles accompagné d’un géologue et d’un ingénieur du son, Babak va découvrir que ce lieu renferme bien des secrets : d’un cimetière hanté à une disparition mystérieuse, le trio devra essayer de démêler mythes et réalité.
Mise en scène audacieuse, musique électronique envoûtante, et comédiens qui jouent une partition impeccable : ce Valley of stars et un film qui vous saisit dès les premières images par une atmosphère prenante à souhait avec ce décor insolite de navire échoué dans un désert-cimetière absolument magnifique (en réalité, le vaisseau a été construit pour les besoins du film). Mani Haghighi a eu envie de tourner cette histoire en s’inspirant d’un fait divers lu naguère. Retour en arrière.
Un ingénieur du son s’était perdu dans des grottes situées au sud de l’Iran, lors de la réalisation d’un documentaire. Quand on l’a retrouvé au bout de deux jours, il a raconté qu’il avait croisé une créature lui ayant appris l’allemand. Il souligne : « Bien sûr, personne ne l’a cru, jusqu’à ce qu’il se mette à réciter des poèmes d’Hölderlin dans un allemand parfait. Évidemment, je n’ai jamais rencontré cet homme, et je n’ai jamais rencontré quelqu’un qui le connaisse. À vrai dire, je n’ai même jamais rencontré qui que ce soit qui croie vraiment en cette histoire. Mais j’ai toujours pensé qu’elle ferait un excellent film. »
Malgré ses indéniables qualités de mise en scène, ses clins d’œil pour cinéphiles (les images d’archives en noir et blanc sont tirés de Brique et miroir, du grand-père du cinéaste, Ebrahim Golestan, sorti en 1965 et considéré comme un film précurseur de la Nouvelle vague iranienne), malgré les allusions au cinéma de genre avec la magnifique Chevrolet Impala, autre « acteur » important du récit, le film déçoit au fur et à mesure tant le sujet devient abscons.
Petit à petit, malgré l’arrière-plan politique suggéré en toile de fond du récit (on se souvient du rôle terrible de la police politique du shah, la SAVAK, qui continue de hanter la mémoire collective du pays), on se perd dans un récit trop décousu. Même si l’on ne peut rester insensible à la beauté de certains plans magnifiques. Et quand le générique tombe, on garde en mémoire certaines séquences magnifiques sans pour autant pouvoir « raconter » de façon claire le scénario.


